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Simulons une vente aux enchères. La salle est pleine. C’est parti ! Sur l’estrade, il est debout, devant son pupitre. Le commissaire-priseur mène la danse et anime la vente. Mobilier de bureau, de salon, de cuisine, tout y passe. Montre, collier, bijoux, gravures, tableaux, tous se signalent. Les acheteurs. Tantôt laissant franchir le pas des enchères, tantôt faisant le « jump ». Les prix flambent ! A qui mieux mieux, c’est le jeu ! Pendant la vente, chacun scrute son voisin. Un réflexe : la rapidité ; un incontournable : le chéquier. On entend ici « adjugé », là-bas « vendu ». Les adjudicataires sont parfois les mêmes, parfois différents, mais ça n’arrête pas tant que les lots ne s’épuisent pas. Dans le catalogue consulté en amont, avec photos, descriptions et estimations, ils ont eu l’occasion de repérer leurs portions.   

C’est bientôt la fin, lorsque le commissaire-priseur présente le dernier lot, en bas de liste. « Droit d’aînesse bien encadré […] si personne n’en veut, je le retire ! » Court moment de silence, et ensuite : « retiré, zéro ! » Le commissaire-priseur accompagne ces deux mots d’un coup de marteau. Avez-vous entendu le prix proposé ? Moi non ! J’étais concentrée sur la nature du lot. 

Généralement du fait des amateurs, le prix estimatif peut être multiplié par cinquante et donner finalement au lot plus de valeur qu’il n’en faut. Mais là, tout d’un coup, je ne vois personne lever la main ni brandir son « paddle ». J’entends plutôt des murmures. On se pose la question de savoir combien ça vaut. Ouf ! Je n’avais donc pas à accuser mon « inattention » ni à vous poser la question. La vérité c’est qu’aucune estimation n’a pu être faite. Aveu du commissaire-priseur. 

Impossible de faire passer cette vente, même pas en promotion. Ce n’est ni de l’art classique, ni de l’art plastique, ni moderne ni contemporain. C’est de l’art divin. A voir l’expression sur leurs visages, les acheteurs l’ont bien compris. Ce lot, personne ne peut l’acquérir et être en mesure de s’en servir s’il ne lui est pas directement octroyé par son auteur. Voyez-vous où je veux en venir ? Tout ceci pour dire que le droit d’aînesse ne s’achète pas. C’est une responsabilité et une valeur qui n’a pas de prix. Il se mérite et il faut en être digne pour en faire un usage légitime. 
 

Alors, au lieu d’essayer des tractations conscientes ou inconscientes à la Jacob et Esaü ; au lieu de justifier votre « coup fraternel » autant que l’on justifie parfois maladroitement des « coups d’Etats » non justifiables ; au lieu de chercher - en raison de votre statut social qui vous monte à la tête - à occuper une place qui n’est pas la vôtre, gardez vos billets, ors et diamants et faites plutôt preuve d’humilité et de reconnaissance. Sachez respecter et aimer vos aînés qui vous ont donné la priorité afin que vous puissiez acquérir non seulement ces lots terrestres, mais plus encore des trésors là-haut. Des premiers, il ne sert à rien de se vanter puisqu’ils disparaissent. Mais les seconds, eux, sont éternels. Et s’ils deviennent plus importants et plus respectables à nos yeux, le droit d’aînesse le sera aussi systématiquement.  

Tague ton aîné et dis-lui « Merci », si tu penses qu’il mérite bien plus qu’un Grand « Merci ».

A Vichy (Lintime 😉), moi je dis « Grand Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii » !

Clap ou clac !

Feel Maria 
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C’est une image qui m’a inspiré ce texte. Je l’ai aperçue sur une page. Je suis d’abord passée, avant de faire marche arrière pour la regarder à nouveau. Je n’ai pas eu le temps de faire une capture d’écran, mais je peux vous décrire ce que j’ai vu ici. Un enfant assis sur un trône de roi, les bras étendus sur les deux accoudoirs, le dos magistralement plaqué au dossier, les pieds suspendus, dépassant à peine l’assise, et laissant entrevoir l’entretoise et les pieds du trône. Le trône est si élevé. Il faut baisser le regard pour voir deux personnages, très costauds, une femme et un homme, allongés à même le sol, prosternés devant le petit garçon. A ce petit être qui a le visage froncé, les mains crispées, le regard perçant, la voix prête à gronder, ils font allégeance, têtes courbées. 

Sur la caricature, une phrase. Une seule. « Chéri, tu sais qu’il ne faut pas le contrarier… ». Un truc de ce genre. Malheureusement, je n’ai pas mémorisé la phrase dans son exactitude. Du coup, en même temps que je saisis ces mots, je cherche désespérément à retrouver cette image caricature sur Google, mais en vain. J’ai tout tapé sur clavier Azerty de mon PC. « Enfant sur un trône et parents allongés au sol », « garçon sur un trône de roi et parents prosternés », « petit enfant roi et parents soumis ». J’ai essayé toutes les combinaisons possibles avec mes mots clés, y compris mon titre. Rien ! Google ne peut pas rentrer dans ma tête pour savoir exactement ce que je recherche. 


Le navigateur me propose des images dans l’idée, mais j’insiste sur cette caricature que je ne retrouve pas, parce qu’elle est si parlante. Et cette phrase…revenons-en ! On va faire avec ce que j’ai retenu. En fait, la bulle de conversation dans laquelle elle (la phrase) se trouve est placée du côté de la bouche de la femme dont le visage, incliné depuis le sol, fait face à celui de l’homme. C’est donc une maman qui parle. Le « Chéri » qui doit savoir c’est son époux. Le « il » qu’il ne faut pas contrarier, c’est leur fils. 

Voilà la scène ! Avec mes mots on peut faire une photo identique à cette caricature cynique. 
Je ne sais pas si le papa avait l’intention de parler ou s’il a parlé avant que la caricature ne se fasse. Je sais seulement que les deux parents, dans une posture de soumission, inclinent leurs têtes devant l’enfant qui est venu au monde dans leurs bras. Un enfant qu’il a fallu pousser pour faire apparaître sur la terre des vivants. Un enfant qu’il faut vraisemblablement doucher, vêtir et nourrir encore tellement il est petit. Mais que veut-on ? La royauté n’attend pas l’âge dit-on. Juste une question : de quel royauté parle-t-on ?  Je vous laisse répondre.


Moi je dis attention au monde d’aujourd’hui. Attention à l’éducation à la télénovelas. Un parent esclave d’un enfant roi, c’est destructeur pour les deux. Parfois, on refuse d’ouvrir les yeux à temps, mais après le temps, la réalité nous rattrape brutalement. Celui qui se montre doux mais ferme quand il faut passe parfois pour le méchant, quand celui qui se montre laxiste et léger en tout passe très souvent pour le gentil. Celle qui sait dire oui et non quand il faut passe parfois pour la démodée, quand celle qui ne sait dire que oui et oui en toute chose passe très souvent pour la branchée. 

Moi je dis attention au monde d’aujourd’hui. Dieu savait pourquoi la recommandation « enfants obéissez à vos parents… et parents n’irritez pas vos enfants », et pas l’inverse. Le papa ou la maman 2.0 ça se payera très cher demain. Les soi-disant « méchant » et « gentil » changeront vite de camp. 

La bonne éducation a besoin de sagesse. 

La sagesse qui instruit l’enfant selon la voie qu’il doit suivre ; qui n’épargne pas la correction en cas de nécessité, mais qui félicite quand il faut ; qui ne livre pas l’enfant à lui-même, mais ne l’irrite pas non plus ; qui ne dénigre pas, ne décourage pas mais au contraire valorise, soutient et accompagne. Cette sagesse garantit l’avenir jusque dans l’éternité. Une sagesse qui fait de l’enfant non pas le roi ou l’esclave, mais l’élève. Du parent non pas l’esclave ou le roi, mais l’instituteur dont la mission est de bâtir un véritable prince ou une vraie princesse au service des autres. 

A chacun sa place ! 

Clap ou clac !

Feel Maria 

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 Loïc, c’est un vieil ami qui m’a appris à jouer au solitaire à minuit. Je le cite, parce qu’il a participé, il y a deux mois, à la 2ème édition d’un "jeune" concours au Cameroun appelé Procès Simulé. Edition placée cette fois-ci, sous le thème du « déguerpissement ». Etèki a alors eu le plaisir de remettre le prix du mérite au numéro 2 de la compétition qui a convaincu le jury de la pertinence de son plaidoyer en défaveur des familles déguerpies. Bien évidemment, des familles fictives dans une localité fictive d’un pays fictif. Le déguerpissement en question est fictif comme tout le reste. Procès Simulé, c’est juste un exercice pour aider les étudiants en droit à allier théorie et pratique. 
 
Loïc est comme Ludovic qui est comme Fabrice. Le premier à l’Ouest, le deuxième dans le Littoral et le troisième au Nord-Ouest. Tous les trois « amis » de longue date, bien avant de devenir pairs après les « amphis ». Oui… de longue date ! Assez loin en tout cas dans mes souvenirs qui me reviennent à force d’écrire. Je revois leurs photos d’étudiants et l’époque me paraît bien ancienne quand la caméra se braque aujourd’hui sur eux, en tant qu’hommes de droit, devant appliquer « la loi ». Pas toujours facile dans la vraie vie où les procès s’enchaînent au rythme des chaînes de laines qui s’entremêlent. 

En privé, rien n’a changé. Je vous souhaite en passant d’avoir des Fabrice, Loïc, Ludovic comme amis. Mais en public, il faut juger. L’enjeu, c’est de juger juste. Le décor de la Cour impressionne. L’accusé et la défense mettent la pression. Les avocats assaisonnent. Les témoins et les preuves conditionnent. Le public frissonne. Et à la fin, le verdict raisonne. Mais qui jubile ? Le vrai coupable ou la fausse victime ? Le faux innocent ou la vraie victime ? 

La loi, c’est un couteau à double tranchants et certainement pas un jouet pour enfants. Elle rend le temps triste, de sa couleur jaune-rougeâtre un peu bizarre et subite en pleine journée, pour celui qui se sait innocent mais que toutes les preuves finissent par condamner en fin de soirée. Elle rend le temps gris, dans sa représentation la plus sombre avant la pluie, pour celui qui se sait victime, mais dont les bourreaux finissent pas échapper aux barreaux. 
 
Trancher avec la loi, ne va pas toujours de soi. Il faut « sciencer », questionner, analyser, et « sciencer » encore. Pour ne pas déclarer l’innocent coupable et le coupable innocent, il faut viser juste. 
 
Dans le réel, les vrais juges le savent. Dans le fictif, les faux l’ignorent. Les vrais travaillent pour la justice, les faux pour l’audience. Les vrais sont dans des tribunaux, les faux sur les médias sociaux. On les découvre de plus en plus à la sortie de chaque nouvelle affaire, scandale, dossier. Champions des épilogues sans enquête ni fondement, ils sont Youtubeurs, influenceurs, facebookeurs, whatsappeurs, devenus juges usurpateurs. Dans leurs tribunaux sociomédiatiques, les verdicts tombent assez vite, avant même que les procès ne commencent. Ils sont juges et parties, et incitent le public à détruire des vies. Quand ce n’est pas sur leurs « murs », c’est dans la rue. 

On m’a raconté l’histoire d’un homme, décédé pour avoir essayé de calmer son bébé dans son véhicule. La foule a pensé que la petite se faisait enlever, au moment où les crimes rituels faisaient la Une, cette année-là, dans ce pays-là. La vindicte populaire a tranché, en enlevant à cet enfant son papa bien aimé. A défaut de ne pas avoir la certitude de la vérité, n’est-il pas permis de douter ? Et si le doute est permis, pourquoi ne pas questionner ? Il aurait suffi de traîner injustement cet homme devant un représentant de la loi pour que le droit lui rende aisément justice. A la place, on lui a ôté la vie. 
 
C’est vrai, la plupart du temps, la justice judiciaire est lente. Souvent, la justice judiciaire se trompe. Mais toujours, la justice judiciaire est préférable à la vindicte populaire. Ça explique la mention spéciale aux juges dans le livre le plus vendu au monde de tous les temps. Googlelisez, vous verrez !
 
Moi, je dis « bon courage » aux vrais et honnêtes juges. Au moins ils ont un modèle : le Juge suprême de la Cour éternelle. A force de l’imiter, l’innocent sera consolé et le coupable corrigé. Pour ça, la société peut déjà compter sur Ludovic, Fabrice et Loïc. Eux et beaucoup d’autres, font de leur mieux pour que la justice ne soit pas une utopie.
 
Clap ou clac !
 
Feel Maria
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Maxime est coach en style vestimentaire. Marine, en communication. Colantin est coach en cuisine diététique. Corine en vie. Corine, c’est celle qui m’épate le plus. Elle est coach de vie. 

Le petit Matt est abonné à toutes ces pages
, en plus de celles de Julien, Fabienne, Mathias, Bidias, et j’en passe. Assidûment, il consacre à chacun(e) de ses coach au moins 30 minutes par jour de chaque semaine de ses mois. Mais ça se voit qu’il a une préférence pour Corine. Je ne suis donc pas la seule qu’elle épate. Vous-même ! Corine est coach de vie et en plus coach en développement personnel. Elle cumule donc deux fonctions. Corine a seulement 30 ans, et pourtant elle sait tout de la vie. 

Matt a besoin d’elle pour savoir quand le soleil va se lever et quand il va se coucher. Il a besoin d’elle pour changer de pied, lorsqu’il se lève du mauvais. Elle, peut le mettre du bon. Matt a besoin d’elle pour savoir quand il doit inspirer et expirer. Pour le choix de ses couleurs et goûts, il a besoin d’elle, autant qu’il en a besoin pour identifier ses besoins les plus profonds. Corine lit dans son cœur. Elle sait exactement ce qu’il traverse. En fait, elle sait exactement ce que tous ses élèves traversent, et à tout moment, elle a réponse à tout. Qu'il s'agisse de ce dont elle a personnellement l’expérience ou de ce dont elle n’a pas, peu importe le contexte socio-culturel, environnemental, émotionnel, personnel.


Bah oui !! C’est pour ça qu’elle est coach de vie. Elle a fait des études de vie et en est sortie professeur agrégé, sans jamais avoir passé un diplôme ni avoir chauffé les bancs. Normal donc que Matt passe tout son temps à l’écouter. Parfois, toutes les heures de sa journée et de sa soirée, après avoir parcouru les nombreuses vidéos et pages des autres. 

Le fil d’actualité de Corine ne tarit jamais. Les notifications pleuvent sur le téléphone du garçon. Alors, pour les évacuer, en classe comme à la maison, Matt n’en a que pour sa coach de vie. Elle, qui a toujours des modules à lui enseigner et qu’il doit valider. 

Matt est devenu addict, et le voilà, qui, face à son écran, s’éloigne petit à petit de sa vie. Matt vit tellement avec sa coach de vie, qu’il n’a pas le temps de vivre la vie que lui enseigne sa coach de vie. Et lorsqu’il veut mettre en pratique tout ce qu’elle lui a appris, il se bute à un truisme : les conseils de Corine ne peuvent pas toujours s’appliquer à toutes ses situations. En fait, c’est le tiercé. Comme à jouer pile ou face avec une photo. Un coup ça passe, un coup ça casse. Et parfois, ça vire à la « cata ». 
Pourquoi ? Se demande Matt. 

La réponse me paraît évidente : Corine n’est pas sa créatrice. D’ailleurs, elle ne le connaît même pas. En réalité, il se connaît beaucoup mieux que n’importe qui et beaucoup moins que son véritable créateur. Alors, pourquoi recourir à Corine, derrière un écran, qu’il ne verra probablement jamais ? Ça semble peut-être plus facile pour ne pas être jugé, mais ça me semble davantage complexe pour être écouté, compris, conseillé et accompagné. 


Corine ne fait que dire ce qu’elle pense de la vie. Mais sa pensée est-elle et doit-elle être comprise comme universelle par un gamin de 13 ans ? A vrai dire, Matt n’a pas besoin que d’être conseillé sur la vie, mais surtout accompagné dans sa vie. Et pourtant, pour être accompagné, il faut être connu et connaître, aimé et être aimé, écouter et être écouté, pleurer et rire, avec en face l’être qui peut sentir nos émotions venir et les ressentir avec nous […]. Chez Corine, Matt a l’illusion de cela. Mais le pauvre petit garçon ne sait pas que pour de vrai, il y a quelqu’un tout près, qui peut lui donner bien plus que ce que Corine, à l’autre bout de la planète, ne pourra jamais lui offrir. 

Non pas que Corine soit inutile, non ! Elle a le mérite d'apporter une aide parfois utile, tant ce qu'elle dit peut aider à créer un déclic. Mais toujours est-il que cette aide a ses limites, pour celui qui cherche le vrai sens de sa vie. Non pas que Corine soit inutile, non ! Elle est juste trois fois "incomplète" parce que "humaine" et "imparfaite". Comme nous tous d'ailleurs. 

C’est lui, Dieu, créateur de la vie, le vrai coach de vie. Lui, il est complet et parfait. Lui, sait tout de la vie, de ta vie Matt. Que tu aies 10, 30, 50 ans ou plus, ici, et devant lui, tu es Matt. Économise tes mégas, parle lui avec ton cœur. Il est là !
 
Clap ou clac
!

Feel Maria
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Ça y est ! J’avais promis de revenir un de ces quatre sur les « statuteurs pro ». Nous y voilà. Bon… c’est un néologisme, donc n’allez surtout pas taper ça sur Google pour chercher la signification. Je m’en vais moi-même vous la donner. Je définis les « statuteurs pro » comme des professionnels en statuts sur WhatsApp. Aussi simple que ça. Oui, ça tient ! Je m'explique : la plupart des personnes qui constituent mon répertoire, mettent des statuts sur WhatsApp. Cependant, cette définition ne les concerne pas toutes. Elle concerne surtout celles qui en mettent en longueur de journée. Calculons ! Nous savons que le temps moyen de travail est de huit heures par jour, sans compter les « heures sup ». 
 
Mais combien de personnes passent aujourd’hui plus de huit heures à « statuter » ? Elles prennent dans leur temps de mise en forme au réveil, dans leur temps de méditation, dans leur temps de route, dans leur temps de travail, dans leur temps de pause, dans leur temps de repas, dans leur temps de devoirs, dans leur temps de sommeil, dans leur temps de tout, et ça fait beaucoup si ce n’est énormément de temps. Voilà les « statuteurs pro ». Et je ne parle pas de ceux qui utilisent cet outil pour gagner leurs vies. Ça, c’est autre chose. Je parle de ceux qui l’utilisent pour raconter leurs vies.   
 
Merci de nous dire quand vous mangez, quand vous sortez, où vous allez, comment vous localiser, sur quoi vous dormez, qui vous fréquentez, quand vous êtes malade, quand vous guérissez, quand vous êtes triste ou fatigué, quand vous êtes content ou mécontent. C’est très intéressant. Et je sais déjà ce que vous allez répondre à ceux que vous appelez souvent les « matures » (les « non statuteurs », Ndlr) : « Personne ne vous demande de regarder ». Belle réponse ! C’est tout à fait vrai. Et je pense qu’ils ne peuvent pas s’en plaindre. D’ailleurs, ça ne s’adresse pas toujours à eux, ces statuts. 
 
 
Il y a en effet ce qu’on appelle les « statuts visés ». Tiens donc ! Les statuts WhatsApp sont devenus des flèches. C’est avec ça qu’on vise ses adversaires. Et quel adversaire ? Celui qui a brisé un cœur ; celle qui s’est éloignée de toi ; celui qui n’a pas apprécié ta tenue de classe ; celle qui a comméré derrière toi ; celui qui n’a pas pris de tes nouvelles depuis parce qu'il était occupé ; celle qui serait à l’origine de ton échec ou jaloux de ta réussite. Beaucoup d’adversaires que l’on créé, que l’on s’invente et auxquels l’on envoie des flèches en longueur de journée. Enfantillage ! Et le plus triste c’est que les visés échappent souvent aux flèches parce qu’ils finissent par bloquer leurs lanceurs. Clairvoyance !
 
Cela étant, il y a aussi des adversaires qui entrent en bataille. Statut contre statut, flèche contre flèche. Capture contre capture. Mot contre mot. A l’écran, ça affiche « je m’en fous », « je vis ma vie », « rien ne m’atteint », « je suis passé à autre chose », « désormais c’est moi et moi seul » ; mais derrière, des larmes coulent, des cœurs saignent, des sourires disparaissent, des cris font voler des verres, des plats vont à la poubelle. Les émoticônes d’indifférence appelleraient bien à l’attention.
 
Sérieux ! A quoi bon les « statuts visés » ? C’est une souffrance et une perte de temps, que celui qui se sent blessé pourrait s’épargner s’il engageait une conversation civilisée et privée avec celui à qui il aurait quelque chose à reprocher. Et en le faisant, il se rendrait peut-être compte qu’il n’a pas tout à fait raison, qu’il n’a pas tout compris et qu’il mériterait lui aussi des flèches. 
 

Dans tout cela, nous dépensons une énergie considérable, et les faux adversaires finissent par nous distraire du vrai : l’ennemi de nos âmes. Si nous savions combien il est rusé et dangereux, nous comprendrions que c’est un mauvais jeu qui l’arrange, qu’il alimente et dont il se réjouit pour notre seule perte.
 
Il ne s’agit donc pas de matures ou d’immatures. C’est une question de vérité et de bon sens. Le livre des proverbes dit ceci : « Celui qui parle beaucoup ne manque pas de pécher, mais celui qui retient ses lèvres est un homme prudent ». Il dit encore : « L'insensé même, quand il se tait, passe pour sage ; Celui qui ferme ses lèvres est un homme intelligent ». Evitez donc de tout lancer comme flèche visée. Parce que si vous vous rendez compte que vous vous êtes trompé et que vous regrettez, le visé aura déjà peut-être « screenshoté » vos statuts et mots, comme une photo gravée que vous aurez peut-être du mal à effacer de sa mémoire.
 
Clap ou clac !
 
Feel Maria

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Il est beau, il est blanc, et il virevolte. Ses va et vient me donnent le tournis, mais il est rigolo, il est charmant, et désinvolte. Que cherche-t-il à tourner en rond comme ça, aussi haut, tout près de la naine jaune ? Va savoir ! De toute évidence, il est en forme. J’imagine qu’il a déjà déjeuner. Où et quoi ? En tout cas, ça devait être délicieux pour que sa voix tonne autant. Ses jabotements sont saccadés. J’ai beau tendre l’oreille, mais je n’y comprends rien. Ses amis, probablement tout. Normal ! Je ne parle pas la langue, eux si. Et les voilà qui se mettent à piailler, tous en même temps. Que peuvent-ils bien se raconter ? Leur soirée d’hier, arrosée par un bon dîner dans le jardin des prés ? Ça à tout l’air. J’aimerais tant m’incruster, question de discuter, mais hélas je suis tenue à l’écart. Alors je me contente de les regarder.
 
En a-t-il eu marre ou l’heure est venue pour lui de vaquer à ses occupations ? Ce qui est clair c’est qu’il s’éloigne. Waouh ! Qu’il est vraiment beau et blanc ce bel oiseau qui déploie ses ailes là-haut. Je l’admire, au fur et à mesure qu’il échappe à ma vue. C’est peut-être un long voyage qu’il entreprend et avant lequel il voulait dire au revoir à sa bande. Il reviendra peut-être, mais son éloignement me fait penser à ceux et celles qui partent pour un temps qui nous échappe. Parfois court, parfois long. 
 
Je pense surtout aux familles, amis, proches, connaissances, inconnus, qui en ce moment, sont dans la peine que cause l’éloignement – pour une raison ou une autre – d’un être cher. Ils ne peuvent ni le voir, ni l’entendre. Juste le souvenir de son départ, des photos, et cette question : va-t-il revenir ou pas ? 
 
 
En effet,
Certains vont en guerre et reviennent, d’autres pas.
Certains vont à l’hôpital et reviennent, d’autres pas.
Certains vont en aventure et reviennent, d’autres pas. 
Certains vont en balade et reviennent, d’autres pas.
 
Je pense à lui, à elle, à eux qui ne sont pas revenus. Je pense […].
 
Et puis, j’arrête de penser, pour nous réveiller. Oui, pour ceux qui ne reviennent pas, c’est quand même dommage parfois ces aurevoirs pompeux auxquels nous participons volontairement quand on n’a pas voulu porter assistance à celui ou celle qui en avait besoin, alors qu’on le pouvait. Loin de moi l’idée de nous blâmer, mais au contraire de nous encourager à honorer les vivants comme il se doit. 
 
Ne laissez personne à l’écart comme ces oiseaux l’ont fait avec moi. Ils n’auraient pas pu faire autrement, et ça je le comprends. Mais vous, si. Si vous savez ce qui est bien, faites-le. Déployez vos cœurs, comme l’oiseau déploie ses ailes en toute liberté, pour secourir celui qui est vraiment dans le besoin. Je dis bien : "vraiment dans le besoin". Comment savoir, quand le faux se déguise de plus en plus en vrai et que celui qui veut aider peut finalement être pris au piège ? Comment ne pas être dupe, mais aussi comment ne pas devenir insensible ? Je n’ai pas de formule miracle. Juste la sagesse. Et je l’ai déjà dit : « la crainte de l’Eternel est le commencement de la sagesse ». Elle te prescrira d’écouter les plus âgés, de chercher la bonne information, de prendre garde à l’endroit où tu mets ton pied, de ne pas agir sans réfléchir, de ne pas condamner sans preuve, de ne pas cautionner le mal, de savoir à qui tu tends la main, de ne rien faire sans Dieu. D’être bienveillant, mais éveillé et vigilant surtout avec les inconnus.
 



Dans le monde pourri d’aujourd’hui, et aux enfants encore plus, c’est impératif de rappeler cette recommandation : « Ne pas parler ni donner la main à un inconnu ». Mais aussi, leur montrer comment tendre la main à son prochain et davantage aux siens, de sorte qu’en grandissant ils sachent faire la différence entre les deux, des deux : la prudence et la confiance ; la confiance et la méfiance.
 
Et toi, sais-tu faire cette différence ? Es-tu prompt à tendre la main à ton frère, ta sœur, ta mère, ton père, ta tante, ton neveu, ton ami(e), dans le besoin, ou à leur tourner le dos ? Contrairement à d’autres qui « étaient » et qui ne demanderaient qu’à « être », eux ils vont et viennent. Rien ne t’empêche donc de leur faire du bien. Et là où tu hésites, à raison peut-être, demande conseil avec l'intention d'agir. La sagesse te guidera. 
 
Clap ou clac !  
 
Feel Maria
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Question ! Mais a-t-on vraiment le temps au quotidien de choisir entre ça, ça et ça ? En réalité, nos journées sont faites de multiples réflexes, à diverses émotions plaisantes ou non, sans que rien ne soit forcément prémédité. Mais rire et pleurer, ce sont des réflexes que l’on connaît bien. On les oppose le plus souvent, on les associe le moins, et pourtant.

A une grosse blague, il peut arriver que l’on pleure de rire. Et face à des pleurs provoqués par le rire, on peut arriver à rire de pleurs de rire. Je vous embrouille là ! C’est simple : souvenez-vous de la dernière fois que vous avez ri à plusieurs, et refaites le tableau pour comprendre ce que je viens de dire. […] Vous voyez ?! C’est encore plus drôle quand la blague n’est plus la raison du rire, mais le rire de la blague qui fait rire à pleurer. Seulement à se souvenir, on sourit déjà. Et quand on les vit, ces moments sont si agréables parce qu’ils nous font du bien. Mais imagine-t-on vraiment à quel point ? 
Bon ! Soit c’est un rappel, soit une information : rire ou pleurer est thérapeutique. Donc pleurer de rire, c’est super bon pour la santé. Saviez-vous que le rire sollicite les dix-sept (17) muscles qui forment le sourire ? Et qu’un rire intense peut faire travailler plus de deux cent cinquante (250) muscles en même temps, soit près de 40% de la totalité des muscles du corps humain. On se tord comme du bois, on se plie comme du papier, on secoue les muscles de l’organisme comme des branches, on fait travailler le cœur comme le cardio, on oxygène les organes comme la pompe.

Rire c’est donc un peu comme pratiquer du sport. Disons un jogging stationnaire. Mais pas que. En riant, on fabrique également de la « morphine naturelle » susceptible d’atténuer la douleur. Voilà pour la théorie. 
Je ne sais pas pour vous, mais moi je n’ai pas beaucoup aimé les cours théoriques d’Education physique et sportive (EPS), à l’école de journalisme, qui nous poussaient à de brillants exposés sur l'origine des jeux olympiques. J’ai toujours eu un fort faible pour la pratique. D’ailleurs à l’école, pour les exercices physiques, j’avais ma marque de fabrique pour faire la comique, qui fait encore rire aujourd’hui mes promotionnaires qui s’en souviennent. Si je retrouve une ancienne photo, je vous la montrerai un de ces quatre. Mais pour l’heure, passons à la pratique. Prêts pour notre jogging stationnaire ? Regardez les images ci-dessous et dites-moi après si la séance a été.








Si vous préférez aussi, racontez-moi une blague, et on verra si j’en ris. Si oui, vous m’aurez aidé à être en bonne santé. Si non, tâchez vous-mêmes d’en rire. Au moins l’un de nous en aura bénéficié. 
Hé ! Je sais que ce n’est pas facile tous les jours. Mais il y a un temps pour tout nous dit l’Ecclésiaste. Un temps pour pleurer, et un temps pour rire. Parfois ça ne se décide pas, mais on peut en décider parfois. Voilà donc le défi : Aujourd’hui, trouvez une raison de rire !
Mais si vous pleurez parce que c’est obligé au vue de ce que vous traversez comme difficulté, ce n’est pas grave. Vous en avez certainement besoin. Et puis, pleurer aussi fait du bien. Alors pourquoi ne pas faire les deux ? Au moins, ça nous évite de nous prendre au sérieux.
 
Clap ou clac !

Feel Maria
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Je viens d’arriver au bureau, au lendemain du match Cameroun-Algérie, match de qualification pour la Coupe du monde Qatar 2022. Je suis au couloir de mon étage, à la fontaine à bonbonne, il est à peine 07h22. Je remplis mes deux gourdes, l’une d’eau chaude et l’autre d’eau froide pour équilibrer mes deux litres à consommer dans la journée, quand j’entends deux collègues arriver. Un Sénégalais, un Congolais. Ils décryptent le match. A mon niveau, on reprend la conversation à son début, et voilà qu’un des deux, quasiment dépassé, dit : « Sérieux, on doit mener une étude sur l’équipe du Cameroun pour comprendre comment elle parvient toujours à faire le genre de choses d’hier là ! » « Tu as regardé le match ? » Me demande-t-il ! « C’était un truc de ouf ! Qui fait ça ? Cette équipe me dépasse ! Pareil avec le Burkina à la dernière Can, et les exemples ne tarissent pas » poursuit-il. On en discute et deux mots reviennent : l’expérience et le mental.
 
Je les regarde tous les deux, mes collègues, et je me rends compte qu’ils sont vraiment choqués, dans le bon sens du terme. Quelques minutes à peine, d’autres collègues arrivent avec le même sujet au bout des lèvres. Cet exploit vient même éclipser un instant le match du Sénégal face à l’Egypte, joué dans la même soirée. Les deux lions ont pourtant été victorieux. Le Sénégal, à domicile, grâce à son fond de jeu ; le Cameroun, hors domicile, grâce à son mental. Dans les deux cas, les buts parlent. En effet, que l’on soit petite ou grande équipe, préparée ou impréparée, favori ou non, dans ses beaux ou ses mauvais jours, pour gagner, il faut faire trembler les filets. Le Sénégal et le Cameroun l’ont fait.
 
Alors pourquoi le Cameroun, une grande nation de football, quintuple champion de la CAN, médaillé d’or en 2000 aux J.O face à l’Espagne, finaliste de la Coupe des confédérations de 2003, 1er pays africain à atteindre les quarts de finale d’une Coupe du monde en 90 – pour ne citer que ces exemples – étonnerait par sa qualification pour sa participation au mondial de 2022 qui se jouera au Qatar ? Que ce soit sur « le fil », sur « la corde », au « bout du bout » ou « in extrémis » comme ont titré certains journaux, la qualification du Cameroun est la preuve que même quand elle est jugée au plus bas de son potentiel en équipe nationale, cette nation demeure une grande nation de football.
 

On ne l’attendait pas quand elle a remporté la CAN 2017. Surprise !
 
On ne l’attendait pas quand elle a arraché la 3ème place au Burkina Faso à la CAN 2021. Remontada !
 
Il est donc évident qu’on ne l’imaginait pas frustrer la grande Algérie ce 29 mars 2022. Stupéfaction ! On le sait, le stade de Blida est le fief imprenable des Fennecs. Depuis sa grande première en 2002 contre la RDC (2-2), l’Algérie n’a jamais perdu dans ce stade situé au pied des monts verdoyants de l’Atlas blidéen où elle compte 36 victoires et 7 nuls en 43 matchs, avec plusieurs soirées légendaires face au Sénégal (3-2 en 2008), à l’Égypte (3-1 en 2009) ou au Burkina Faso (1-0 en 2013). Quel palmarès ! Vous comprenez que la confiance était donc là ! Avec raison. Pourtant quelle désillusion !
 
Ce 29 mars 2022, la vue était magnifique depuis le stade de Blida, mais à l’issue du match, aucun supporter algérien n’avait le cœur à un selfie. Pour sortir vainqueur de la CAN en 2000, le Cameroun avait aussi « fait ça » au stade national Surulere où le Nigeria n'avait plus été battu depuis 1981.
 
En 2000, un groupe très brillant. En 2022, un groupe moins brillant. Mais l’expérience est là, dans le fait d’être Camerounais. Le lion « indomptable » est fort même quand il dort. Il est fort, parce qu’il le pense, parce qu’il se le dit, parce qu’il le croit. Même quand il est en mauvaise posture face à l’adversaire, au lieu d’être affaibli, il sort ses griffes, là où d’autres auraient dit « c’est fini ». C’est la force de son mental, motivée par son expérience, qui fait sa résilience. Mais aussi l’humilité de ne jamais sous-estimer le camp d’en face. 


C’est le même principe que l’on retrouve dans la foi : ferme assurance des choses que l’on espère, démonstration de celles que l’on ne voit pas. L’auteur du livre aux Hébreux a dit que sans la foi il est impossible d’être agréable à Dieu, parce que sans la foi, il est impossible de croire à l’invisible. Et pourtant, ce n’est que comme ça que l’on parvient à obtenir la couronne de gloire.
 
Bizarre non ? Dans la vie, si l’on ouvre bien les yeux, l’on peut tirer des enseignements de tout. Même d’un simple match de foot ! Vous ne pensez-pas ?
 
Clap ou clac !
 
Feel Maria
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Il y a quelque temps, j’étais en congé dans mon pays. La joie de revoir certains visages après tant de conversations par messages. Vite ! Caméra, quelques images. Rhalala ! Que nous nous sommes manqués ! Ces rues décorées aux couleurs de la bonne année, cette terre colorée de la capitale « cinq-étoilée », ces grands arbres robustes alignés sur la centrale, ce déplacement du vent qui accompagne mes pas, cet air… l’air du pays. Quand on y est après plusieurs années d’absence, même les chauffards en pleine chamaillerie semblent charmants. Le pays, c’est la maison. Une fois dedans, on se retrouve.
 
En famille, on se souvient, on rit, on chante, on danse, on mange, on est nous-mêmes.
Entre amis, on se retrouve, on prend des nouvelles, on s’exclame, on se vanne, on est nous-mêmes.

 

 Sans parler des connaissances qui se cassent la tête à vous rappeler leurs prénoms alors que vous les connaissez bien ; du chien du voisin qui a mordu son propriétaire qui venait de s’installer dans le quartier ; de l’assistant devenu docteur qui se vante partout à l’université ; du neveu d’un tel qui est entré dans l’armée contre son gré ; de la cousine d’un tel autre qui est allée je ne sais où, vivre sa vie ; de l’enfant de la belle-sœur de l’oncle de la tante paternelle du village qui a fait, je ne sais quoi à qui. 
 
Toutes les nouvelles sont là ! Ce que vous demandez et ce que vous ne demandez pas. Ce qui vous concerne et ce qui ne vous concerne pas. On vous les sert sur un plateau, à côté de fruits et légumes. Ce qui est bien, c’est le ton avec lequel on vous les donne. Même les sentiments des acteurs, les auteurs des récits les maîtrisent. 
 
Voilà une conversation type :
 
- Tu te souviens encore de la fille là ?
 
- Heuuu non ! Quelle fille ?
 
- Toi aussiiii… La fille là noon ?! Qui habitait de l’autre côté de notre cité. Très brune comme ça ! Celle qui ne saluait jamais personne en sortant le matin…
 
- Haa oui Ok. Oui je me souviens. Elle a fait quoi ? 
 
- Attends je te raconte…
 
Là, c’est quand tu te souviens. Si tu ne te souviens pas, l’introduction de l’histoire risque d’être plus longue que ça, avec plus de détails, jusqu’à ce que tu te souviennes. En face de toi, l’auteur est téméraire. Son récit, tu vas l’entendre, avec ou sans ta mémoire, alors vaut mieux forcer ta mémoire. 


- … Je te dis que depuis que sa seule copine avec qui elle marchait a voyagé, elle se sent maintenant bien seule. Depuis un certain temps, elle salue tout le monde. Moi-même quand je passe, c’est avec le sourire. La pauvre ! Sur qu’elle regrette d’avoir….
 
Et tu continues d’écouter l’histoire, avec des analyses qui portent à croire que les propos de « la fille brune » en question ont été recueillis. Il n’en est rien. L’œil a vu, l’oreille n’a point entendu, mais la bouche parle. Heureusement que ce qui t’importe, ce n’est pas l’histoire, c’est la compagnie de ton amie. Parce que les vraies ami(e)s du pays, c’est aussi la famille. Et en famille, n’a-t-on pas dit qu’on se souvient […] et qu’on est nous-mêmes ?
 
Juste, les ami(e)s, faut bien les choisir. Avec tout ce qui dit et se vit aujourd’hui, même pour en avoir, il faut de la sagesse. Non pas de l’intelligence, mais de la sagesse. Et d’après le psalmiste David ou même le roi Salomon, la vraie sagesse n’a qu’un seul commencement : la crainte de l’Eternel !
 
Au pays, en dehors, mais aussi au quotidien, nous en avons besoin pour éclairer nos sentiers. 
 
Clap ou clac !
 
Feel Maria
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Quelquefois, ma maman m’a dit avoir croisé ma maîtresse d’école à Douala (Capitale économique camerounaise, NDLR), sur la route du marché. Chaque fois, ma maîtresse est très ravie de prendre des nouvelles et de savoir ce que devient son élève. La dernière fois, ma maman n’a pas manqué de prendre son numéro. Je lui ai écrit : 
 
- Bonjour Maîtresse. C’est F…. C’est maman qui m’a envoyé votre numéro. J’espère que vous allez bien ?? Et votre famille aussi ? Ça fait plaisir de pouvoir vous écrire !
 
Et son message a suivi :
 
- Bonjour ! Très heureuse de recevoir ce petit mot. Ça va assez bien pour le moment et toi, la vie dose ? 
 
Converser avec sa maîtresse une vingtaine d’années plus tard, ça fait chaud au cœur quand on sait le rôle qu'elle a joué dans la fondation de notre éducation. 
 
Ma maîtresse m’a dit aller « assez bien pour le moment ». Mais combien de maîtres, de maîtresses, d’enseignants, d’enseignantes, ne vont pas bien depuis longtemps ? 
 
Leur mouvement s’est créé : #OTS (On a Trop Supporté). Sur la toile, on en parle. Voilà quatre semaines que les enseignants sont en grève au Cameroun, soutenus ici et là par des élèves. Même les plus jeunes ont conscience que ce n’est pas une situation tolérable. Bon sang ! Va-t-on aller jusqu’à risquer l’année blanche ?
 
Enseignant, enseignante, chacun et chacune se mobilisent pour interpeller. Des vidéos d’appels à l’aide sont enregistrées. Des histoires différentes, avec la même trame : affectation au loin, sans intégration, sans salaire, depuis des années. Ces hommes et femmes qui ont des familles à nourrir vivent d’aumône alors qu’ils se tuent à la tâche pour instruire les enfants de ceux et celles qui laissent parfois la nourriture pourrir. Des enfants qui deviendront peut-être ministres. 
 
 
La semaine dernière, c’est l’histoire de Hamidou, enseignant d’Education physique et sportive (EPS) dans la localité de Beka qui a ému plus d’un. Il y a encore quelques jours, sa vidéo faisait le tour des inbox. Debout, ses paroles chargées d’émotion. A côté, un montage photos d’avant et d’après permettant d’évaluer le nombre considérable de kilos perdus depuis l’obtention de son diplôme, soit depuis son affectation. A peine son désespoir crié, il est décédé. Quelques jours plus tard, le montage a changé. Désormais, on le voit costaud, fort, imposant, avant d’être enseignant ; amaigri, fatigué, désespéré, étant enseignant. Et puis, cette dernière image venue nous bouleverser : Hamidou, enveloppé dans un linceul et porté par ses collègues pour sa mise en terre. Voilà le résultat de dix (10) ans sans salaire. Difficile de manger, impossible de se soigner. 
 
Alors que les femmes célébraient leurs droits, l’épouse de Hamidou pleurait son mari parti à 40 ans le 08 mars 2022. Et aujourd’hui, que va-t-on faire ? Donner à Hamidou une médaille à titre posthume ?? Donner une enveloppe à son épouse ?? Tout ça a vraiment un sens ?

J’ai appris que l’ouvrier mérite son salaire. L’apôtre Paul l’a rappelé dans sa lettre à son jeune élève Timothée. Tant de textes anciens et nouveaux disent de ne point opprimer son prochain ; de ne point retenir le salaire du travailleur, le gain du pauvre. Où sont les salaires des enseignants ? Il y a aussi probablement des infirmiers, des pharmaciens, des journalistes, des informaticiens, etc. Dans chaque secteur, si on va bien regarder, il y a des salaires qui disparaissent. Ici, comme ailleurs en Afrique et dans le monde. Mais aujourd’hui, on crie pour les enseignants, ces piliers de notre éducation malheureusement oubliés. 
 
Souvenez-vous, pour exercer les métiers sus-cités, et bien d’autres non-cités, il faut passer par la maîtresse, par l’enseignant. Du primaire au secondaire, ils sont indispensables, et c’est la base. 
 
Honorons leur travail, en respectant leurs droits ! Ce n’est pas une faveur, mais une obligation.
 
Clap ou clac !
 
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Et paf ! Maman, que papa tenait par le cou, est tombée par terre. Thomas l’appelle, mais elle ne réagit pas. Thomas n’a que 10 ans, lorsqu’il étend ses petites mains pour tenter de rattraper le sang qui ruisselle sur le visage de sa pauvre maman. Ses yeux brûlent de colère, à la vue de ce père qui bat tous les jours sa mère. Aujourd’hui, on dirait qu’elle ne se relèvera pas comme d’habitude. Hortense est très abîmée. Vite, il faut appeler une ambulance. Mais déjà, son mari qui en a fait son tam-tam, prévient le jeune garçon de ne rien dire de ce qu’il a vu, à l’oreille des secours. Par chance, Hortense commence à cligner des yeux, alors que les sirènes se rapprochent du domicile familial. 
 
-   Elle descendait les escaliers et a fait une terrible chute ! 
 
Même si elle le voulait, Hortense n’était pas en mesure de contredire son mari qui venait encore de mentir et feignait de compatir. Thomas non plus, effrayé par ce personnage qu’il devait avoir beaucoup de mal à appeler « papa ».  
 
De ce que Thomas, adulte, m’a raconté, les violences de son père n’ont jamais eu de raison, si ce n’est le fait qu’Hortense était une femme. Hortense a survécu, mais à sa place, des centaines de prénoms de trop sont aujourd’hui prononcés au passé. Mireille. Anonyme. Evelyne. Anonyme. Yolande. Anonyme. Simone. Anonyme. Lucie. Anonyme. Aurélie. Anonyme. Anne. Anonyme. Stéphanie. Anonyme, etc., etc. Les féminicides conjugaux ont eu raison d’elles. 
 
Thomas a grandi avec une haine viscérale pour son père, attendant avec impatience de souffler sur la bougie qui ferait de lui un majeur, et lui permettrait de quitter le domicile familial. Voilà qu’un homme a brisé deux cœurs. Et s’il avait eu deux, trois, quatre enfants, il en aurait brisé cinq. 
 
En ce moment même, il y a des Thomas qui crient « Papaaaa, lâche maman ! ». En ce moment même, il y a des Hortense qui agonisent sous les coups de leurs maris. Certaines vont se relever, d’autres malheureusement pas. Si on compte vite fait ne serait-ce qu’une par pays, pour la seule journée d’aujourd’hui, ça fera au moins 197 victimes. Et ça c’est un calcul fictif.  
 
 

Le pire, c’est qu’on les connaît parfois, sans même savoir. Les toits de maisons cachant bien des horreurs, on les voit lors de nos rencontres familiales, dans les rues du quartier, aux escaliers de bureaux, entre deux rayons de magasins, les visages souriants et les bleus suspects bien couverts par de jolies vêtements, pour ne pas laisser un point d’interrogation s’exclamer. Et puis, même si c’était visible, qui y penserait, quand on sait combien ces hommes violents à l’intérieur, sont parfois les plus charmants à l’extérieur. Il faudrait les prendre en photo en pleine action, pour croire à ce que l’on n’aurait jamais pu croire par de simples mots. 
 
Je parle certes de violences et féminicides conjugaux, mais je n’élude pas non plus les violences dont peuvent être victimes certains hommes. Toutefois, ce n’est pas comparable. Et en cette journée internationale des droits de la femme, disons-nous bien les choses : homme ou femme, - sans entrer dans le débat des rôles et des missions -, le créateur des deux a donné la même valeur aux deux, avec au centre le principe fondamental de l’amour qui respecte et se complète. Un foyer solide, c’est une œuvre qui a besoin de sécurité et non de mise en danger. 
 
Si tu vois le danger, interpelle avec sagesse ! Si tu es le danger, fais-toi aider pour changer et faire du bien à ton foyer. Il ne s’agit pas que de toi, mais aussi de ceux ou celles qui n’ont pas demandé à venir au monde dans ce foyer-là ! 
 
Clap ou clac !
 
Feel Maria
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« Crac » ! D’abord un. Ensuite deux, après « crac », « crac », « crac », « crac », et puis « boum » ! Ce sont les armes, leurs bruits et leurs impacts. Ça crie, ça hurle, ça tombe, ça court dans tous les sens. Ce bruit assourdissant se fait de plus en plus pressant. C’est la guerre ? La semaine dernière, la question était sur toutes les lèvres alors que les premières images photos s’actualisaient. 
 
On dit souvent qu’on sait quand la guerre commence mais jamais quand ça se termine. Mais en réalité, qui ? Je veux dire, qui sait quand ça commence ? Le haut ou le bas peuple ? Le bas peuple entier ou une partie du peuple ? Une partie du peuple ou un petit groupe de gens ? En tout cas, ils sont nombreux les Russes, les Ukrainiens et résidents de tous bords en Ukraine, qui se sont levés le matin du jeudi 24 février 2022 sans savoir que la guerre avait commencé. Avec Boko Haram au Cameroun, nombreux s’étaient aussi réveillés en 2014 sans savoir que la guerre allait commencer. Il y a eu le Cameroun, mais aussi le Nigeria, le Rwanda, la Côte d’Ivoire, le Soudan, l’Afghanistan, la Libye, le Pakistan, la Chine, etc.
 
 La liste est si longue, les motifs si différents, avant comme après les indépendances des uns et des autres. On dirait que la guerre fait partie de l’ADN de l’humanité. Tantôt on parle de terrorisme, tantôt de séparatisme. Tantôt il est question d’élection, tantôt d’invasion. Tantôt de crise socio-politique, tantôt de crise économique. Tantôt de conquête, tantôt de reconquête. Tantôt d'accords signés, tantôt de désaccords non-réglés. Tantôt de droit, tantôt de loi. Tantôt de liberté, tantôt de fierté. Tantôt de tout, tantôt de rien. Mais l’humain est au centre. L’humain aux commandes, l’humain en souffrance. Et très souvent, le premier prend le pas sur le second. 
 
Les voisins de l’Europe n'ont donc pas hésité à accueillir les réfugiés de l’Ukraine, rassemblant chaussures, nourriture, vêtements, matelas, etc. Je le disais la semaine dernière, il y a des catégories à qui le mouvement migratoire a tendance à s’imposer comme la seule issue. Hier c’était les autres, aujourd’hui ce sont les autres, demain ce sera les autres. Les autres, c’est toujours tout le monde, dans ce village planétaire qu’est le monde. Mais à très longue distance, on ne peut rien, si ce n’est de voir en images, vidéo après vidéo, l’évolution de la situation, comme en Afghanistan il y a quelques temps. 
 
 
C'est ainsi, qu'à l'occasion d'une pause info, j'ai entendu des étudiants africains sur une chaîne internationale dire leur crainte et leur espoir de regagner leurs pays d’origine, davantage avec cette question de racisme, qui fait tâche, même au milieu des victimes. Alors j’imagine le stress pour celui qui a un frère, une sœur, un père, une mère, un ami, un collègue, en plein dedans. 
 
J’ai dit plus haut qu’à distance on ne peut rien ? Sauf… Attendez, si ! Il y a une chose : prier. Ça paraît banal mais je suis sérieuse. Prier que l’homme de bien se relève s’il vient à tomber ; prier que l’homme de mal se répande avant qu’il ne vienne encore à blesser ou tuer ; prier que celui qui voit sa maison être détruite puisse la reconstruire ; prier que l’enfant qui va être déscolarisé puisse être rescolarisé ; prier que les ressources ne viennent pas à manquer. Prier et espérer que tout ceci vienne à s’arrêter. D’une chose je suis certaine : même au milieu du chaos, la grâce est toujours disponible. 
 
Du coup, même si vous ne connaissez personne là-bas, pensez à ce que vous avez vécu ou ressenti si vous avez été un jour, vous, ou avez eu un proche, dans un pays en guerre. Et même si vous n’avez jamais été dans ce cas de figure, à imaginer la souffrance des victimes, ça ne vous coûte rien de compatir de près ou de loin. Je ne parle ni de Russes ni d’Ukrainiens, ni de soldats ni de civils, ni de nationaux ni d’expatriés, ni d’hymne ni de drapeau, ni d'UE ni d'UA, ni de qui a tort ni de qui a raison. Je parle d’hommes, de femmes, d'enfants, d'humains. Eux, vous et moi sommes les mêmes. 
 
La loi du mort kilométrique je la connais, mais nous pouvons aussi nous en faire pour des semblables en terre étrangère, comme nous, nés poussière. Après tout, la distance n’est qu’une succession de kilomètres. N'empêche que je suis d'accord avec ceux qui pensent qu'il n'y a ni de morts, ni de victimes qui valent plus que d'autres. En Afrique aussi, des victimes de guerre sont enterrées au quotidien. Mais en parle-t-on autant ? Cherche-t-on autant à comprendre, à agir ? On devrait pourtant.
 
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