Être Camer, toute une affaire !

- mars 31, 2022



Je viens d’arriver au bureau, au lendemain du match Cameroun-Algérie, match de qualification pour la Coupe du monde Qatar 2022. Je suis au couloir de mon étage, à la fontaine à bonbonne, il est à peine 07h22. Je remplis mes deux gourdes, l’une d’eau chaude et l’autre d’eau froide pour équilibrer mes deux litres à consommer dans la journée, quand j’entends deux collègues arriver. Un Sénégalais, un Congolais. Ils décryptent le match. A mon niveau, on reprend la conversation à son début, et voilà qu’un des deux, quasiment dépassé, dit : « Sérieux, on doit mener une étude sur l’équipe du Cameroun pour comprendre comment elle parvient toujours à faire le genre de choses d’hier là ! » « Tu as regardé le match ? » Me demande-t-il ! « C’était un truc de ouf ! Qui fait ça ? Cette équipe me dépasse ! Pareil avec le Burkina à la dernière Can, et les exemples ne tarissent pas » poursuit-il. On en discute et deux mots reviennent : l’expérience et le mental.
 
Je les regarde tous les deux, mes collègues, et je me rends compte qu’ils sont vraiment choqués, dans le bon sens du terme. Quelques minutes à peine, d’autres collègues arrivent avec le même sujet au bout des lèvres. Cet exploit vient même éclipser un instant le match du Sénégal face à l’Egypte, joué dans la même soirée. Les deux lions ont pourtant été victorieux. Le Sénégal, à domicile, grâce à son fond de jeu ; le Cameroun, hors domicile, grâce à son mental. Dans les deux cas, les buts parlent. En effet, que l’on soit petite ou grande équipe, préparée ou impréparée, favori ou non, dans ses beaux ou ses mauvais jours, pour gagner, il faut faire trembler les filets. Le Sénégal et le Cameroun l’ont fait.
 
Alors pourquoi le Cameroun, une grande nation de football, quintuple champion de la CAN, médaillé d’or en 2000 aux J.O face à l’Espagne, finaliste de la Coupe des confédérations de 2003, 1er pays africain à atteindre les quarts de finale d’une Coupe du monde en 90 – pour ne citer que ces exemples – étonnerait par sa qualification pour sa participation au mondial de 2022 qui se jouera au Qatar ? Que ce soit sur « le fil », sur « la corde », au « bout du bout » ou « in extrémis » comme ont titré certains journaux, la qualification du Cameroun est la preuve que même quand elle est jugée au plus bas de son potentiel en équipe nationale, cette nation demeure une grande nation de football.
 

On ne l’attendait pas quand elle a remporté la CAN 2017. Surprise !
 
On ne l’attendait pas quand elle a arraché la 3ème place au Burkina Faso à la CAN 2021. Remontada !
 
Il est donc évident qu’on ne l’imaginait pas frustrer la grande Algérie ce 29 mars 2022. Stupéfaction ! On le sait, le stade de Blida est le fief imprenable des Fennecs. Depuis sa grande première en 2002 contre la RDC (2-2), l’Algérie n’a jamais perdu dans ce stade situé au pied des monts verdoyants de l’Atlas blidéen où elle compte 36 victoires et 7 nuls en 43 matchs, avec plusieurs soirées légendaires face au Sénégal (3-2 en 2008), à l’Égypte (3-1 en 2009) ou au Burkina Faso (1-0 en 2013). Quel palmarès ! Vous comprenez que la confiance était donc là ! Avec raison. Pourtant quelle désillusion !
 
Ce 29 mars 2022, la vue était magnifique depuis le stade de Blida, mais à l’issue du match, aucun supporter algérien n’avait le cœur à un selfie. Pour sortir vainqueur de la CAN en 2000, le Cameroun avait aussi « fait ça » au stade national Surulere où le Nigeria n'avait plus été battu depuis 1981.
 
En 2000, un groupe très brillant. En 2022, un groupe moins brillant. Mais l’expérience est là, dans le fait d’être Camerounais. Le lion « indomptable » est fort même quand il dort. Il est fort, parce qu’il le pense, parce qu’il se le dit, parce qu’il le croit. Même quand il est en mauvaise posture face à l’adversaire, au lieu d’être affaibli, il sort ses griffes, là où d’autres auraient dit « c’est fini ». C’est la force de son mental, motivée par son expérience, qui fait sa résilience. Mais aussi l’humilité de ne jamais sous-estimer le camp d’en face. 


C’est le même principe que l’on retrouve dans la foi : ferme assurance des choses que l’on espère, démonstration de celles que l’on ne voit pas. L’auteur du livre aux Hébreux a dit que sans la foi il est impossible d’être agréable à Dieu, parce que sans la foi, il est impossible de croire à l’invisible. Et pourtant, ce n’est que comme ça que l’on parvient à obtenir la couronne de gloire.
 
Bizarre non ? Dans la vie, si l’on ouvre bien les yeux, l’on peut tirer des enseignements de tout. Même d’un simple match de foot ! Vous ne pensez-pas ?
 
Clap ou clac !
 
Feel Maria

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16 commentaires

  1. J’adore cette manière de décrire l’arrogance à la française du Cameroun surtout lorsqu’il faut brandir le palmarès pour justifier leur performance parfois médiocre …ce style particulier du détail rend ce récit vivant et défini la réalité propre du Camerounais … 👌🏾

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    1. Hahaha quelle arrogance??! Ce ne sont que des faits...

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  2. Je pense effectivement que c'est un bon enseignement, sur le mental, et dans notre marche avec Dieu quand le coup de sifflet n'a pas annoncé la fin par Lui il faut y croire même si c'est difficile.

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  3. C’est de ça qu’il s’agit en fait.

    Une ferme assurance des choses que l’on espère, une démonstration de celle qu’on ne voit pas.

    La force du mental basée sur l’expérience du passé.

    Un lion reste un 🦁 🫵🏾😃c’est de ça qu’il s’agit

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    1. Yes! Un lion reste un lion et il dort avec toutes ses dents.

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  4. J'y pense aussi.
    Je pouvais dire avec une collègue ici que quand l'arbitre n'a pas encore sifflé la fin du match, ne dit pas que c'est fini pour toi.
    Pareillement avec Dieu quand il n'a pas encore dit que c'est finis pour toi, garde la foi. Attends jusqu'au dernier souffle. Il fera quelque chose certainement. C'est ça avec le livre de habaccuk garde la vision.

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  5. Très belle leçon de vie ma brave frangine 👌❤️😘😘

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  6. C'est de ça qu'il s'agit... Top Top ce récit. Ah oui ! L'ecclésiaste le dit: pour ceux qui vivent il ya de l'espérance. Il faut y croire. Si tu es encore de la partie, tu peux tout faire ! Le Cameroun nous l'a montré. Tres belle leçon de vie.���� Clac Feel������

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  7. C’est de ça qu’il s’agit...🙂🙃

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