Quand on est victime de…et privé de.

- septembre 15, 2021

 
Mon professeur d’informatique disait souvent que 90 % des personnes emprisonnées sont derrière les barreaux pour des problèmes qui ne les concernent pas.  
C’était pour rigoler quand il s’apprêtait à punir un camarade qui avait peut-être ri d’une « vanne » (plaisanterie, Ndlr) stupide de son voisin. Quoique, parler des prisonniers n’est pas rigolo du tout. Mais pour revenir sur les propos de ce professeur, sa thèse n’était pas tout à fait vraie et non plus tout à fait fausse. Disons que ça dépend. Effectivement, on peut croiser des innocents en prison - en fer ou à ciel ouvert - par centaines, par milliers voire par millions. Des victimes d’un système, privés de liberté ; des victimes d’abus, privés de vérité, etc. En fait, le fait d’être victime s’accompagne toujours d’une privation. Et dans tous les domaines de la vie, on rencontre des victimes privées de….

Une de mes rencontres remonte en 2013. J’étais en troisième année à l’Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ESSTIC) et je préparais mes travaux de soutenance pour obtenir ma licence en « Sciences et Techniques de l’Information et de la Communion, option journalisme ». A l’époque, il fallait, suivant l’option choisie (radio, télévision, presse écrite), produire un journal, et un magazine sur un sujet, en plus du rapport de stage. En radio, j’ai choisi de produire un magazine intitulé "Le Chemin de croix des malades atteints d’insuffisance rénale au Cameroun" si j’ai bonne mémoire. Un portrait croisé : d’un côté, une fille atteinte d’insuffisance rénale chronique depuis l’âge de neuf ans (elle avait 15 ans au moment de mon grand reportage, Ndlr) et de l’autre, une maman de 37 ans, Solange, enceinte et hémodialysée, un cas des plus rares parce qu’elle est tombée enceinte des années après avoir contracté la maladie. Ces deux histoires m’ont bouleversé et profondément ému. Et si j’avais toutes les pages de ce blog pour vous les raconter, vous seriez émus vous aussi….
 
 Mais sans entrer dans les détails, un détail qui m’a touché c’est le fait que le médecin de Grace (c’est le prénom de la jeune fille, Ndlr) m’ait confié qu’à son arrivée à l’hôpital des années auparavant, on n’avait pas réussi à déterminer la ou les causes de son insuffisance rénale. Trop jeune, sans souci apparent, les examens n’auraient rien révélé.
A sept ans, Grace fait la maladie sous forme « aiguë ». La dialyse s’avère alors curative, mais juste le temps d’une année. 

Douze mois plus tard, elle retourne à l’hôpital avec une forme « chronique » et là, la dialyse devient « sa vie ». C’est une vie lourde de conséquences, une vie de victime. Victime de son corps, victime des machines…, victime tout court. Une victime, privée d’une certaine jeunesse, privée de la discrétion dans la rue, privée du goût de certains fruits, de l’eau au-delà de 0,5 litre par jour et encore ça dépend, …la liste est longue. Une souffrance qu’elle a partagée avec Solange. Difficile de se l’imaginer sans transplantation, mais Solange, elle, a pu voir le bout du tunnel. Grâce à Dieu et à la détermination des médecins qui ont qualifié sa rémission de « miraculeuse », cette maman de trois enfants est sortie de l’hôpital avec un beau bébé dans ses bras et un corps libéré de la maladie. On aurait dit que cet enfant était venu lui apporter la guérison. 
 
 
Quelques mois plus tôt, lors de notre interview, elle semblait décider à changer de visage. Je me souviens qu’elle y croyait fortement et c'est arrivé. Aujourd’hui encore, elle incarne un espoir pour les jeunes filles hémodialysées de ce centre que j’ai visité à Yaoundé (Capitale camerounaise, Ndlr). A voir cela, on s'est alors dit à cette époque : puisse cette grâce être avec la jeune Grace et son salut venir d’en Haut, car tout est possible à celui qui croit....

Du coup, si vous aussi pensez actuellement être « victime et privé », prenez une photo du temps présent, allez à la quête de votre liberté et au bout du tunnel votre visage aura changé. Il faudra alors une nouvelle photo pour raconter votre histoire ! 

Clap ou clac !

Feel Maria



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16 commentaires

  1. 👏👏 en route à quête de la liberté!
    Merci

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  2. Réponses
    1. Super! Faudra nous montrer les deux, une fois que tu auras prise la seconde!

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