Papaaaa…, lâche maman !

- mars 08, 2022


 

Et paf ! Maman, que papa tenait par le cou, est tombée par terre. Thomas l’appelle, mais elle ne réagit pas. Thomas n’a que 10 ans, lorsqu’il étend ses petites mains pour tenter de rattraper le sang qui ruisselle sur le visage de sa pauvre maman. Ses yeux brûlent de colère, à la vue de ce père qui bat tous les jours sa mère. Aujourd’hui, on dirait qu’elle ne se relèvera pas comme d’habitude. Hortense est très abîmée. Vite, il faut appeler une ambulance. Mais déjà, son mari qui en a fait son tam-tam, prévient le jeune garçon de ne rien dire de ce qu’il a vu, à l’oreille des secours. Par chance, Hortense commence à cligner des yeux, alors que les sirènes se rapprochent du domicile familial. 
 
-   Elle descendait les escaliers et a fait une terrible chute ! 
 
Même si elle le voulait, Hortense n’était pas en mesure de contredire son mari qui venait encore de mentir et feignait de compatir. Thomas non plus, effrayé par ce personnage qu’il devait avoir beaucoup de mal à appeler « papa ».  
 
De ce que Thomas, adulte, m’a raconté, les violences de son père n’ont jamais eu de raison, si ce n’est le fait qu’Hortense était une femme. Hortense a survécu, mais à sa place, des centaines de prénoms de trop sont aujourd’hui prononcés au passé. Mireille. Anonyme. Evelyne. Anonyme. Yolande. Anonyme. Simone. Anonyme. Lucie. Anonyme. Aurélie. Anonyme. Anne. Anonyme. Stéphanie. Anonyme, etc., etc. Les féminicides conjugaux ont eu raison d’elles. 
 
Thomas a grandi avec une haine viscérale pour son père, attendant avec impatience de souffler sur la bougie qui ferait de lui un majeur, et lui permettrait de quitter le domicile familial. Voilà qu’un homme a brisé deux cœurs. Et s’il avait eu deux, trois, quatre enfants, il en aurait brisé cinq. 
 
En ce moment même, il y a des Thomas qui crient « Papaaaa, lâche maman ! ». En ce moment même, il y a des Hortense qui agonisent sous les coups de leurs maris. Certaines vont se relever, d’autres malheureusement pas. Si on compte vite fait ne serait-ce qu’une par pays, pour la seule journée d’aujourd’hui, ça fera au moins 197 victimes. Et ça c’est un calcul fictif.  
 
 

Le pire, c’est qu’on les connaît parfois, sans même savoir. Les toits de maisons cachant bien des horreurs, on les voit lors de nos rencontres familiales, dans les rues du quartier, aux escaliers de bureaux, entre deux rayons de magasins, les visages souriants et les bleus suspects bien couverts par de jolies vêtements, pour ne pas laisser un point d’interrogation s’exclamer. Et puis, même si c’était visible, qui y penserait, quand on sait combien ces hommes violents à l’intérieur, sont parfois les plus charmants à l’extérieur. Il faudrait les prendre en photo en pleine action, pour croire à ce que l’on n’aurait jamais pu croire par de simples mots. 
 
Je parle certes de violences et féminicides conjugaux, mais je n’élude pas non plus les violences dont peuvent être victimes certains hommes. Toutefois, ce n’est pas comparable. Et en cette journée internationale des droits de la femme, disons-nous bien les choses : homme ou femme, - sans entrer dans le débat des rôles et des missions -, le créateur des deux a donné la même valeur aux deux, avec au centre le principe fondamental de l’amour qui respecte et se complète. Un foyer solide, c’est une œuvre qui a besoin de sécurité et non de mise en danger. 
 
Si tu vois le danger, interpelle avec sagesse ! Si tu es le danger, fais-toi aider pour changer et faire du bien à ton foyer. Il ne s’agit pas que de toi, mais aussi de ceux ou celles qui n’ont pas demandé à venir au monde dans ce foyer-là ! 
 
Clap ou clac !
 
Feel Maria

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6 commentaires

  1. Merci Feel pour se rappelle très important dans un monde où 35%, soit près d'une femme sur 3, sont victimes ou exposées à des violences quelque soit la forme de violence.

    L'éducation de l'amour du prochain et du respect de la femme doivent occupées notre quotidien à travers nos actes et notre façon de communiquer.

    Vive les femmes de valeurs!!

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  2. Cest malheureux ces crimes mais pour lutter contre cela ce nest que par l'éducation. Celui du garcon au respect de la femme et de la fille de ne pas accepter n'importe quoi

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