J’ai découvert il y a quelque temps, en visitant mon fil d’actualité Facebook, une vidéo consacrée à un homme qui a décidé de se battre pour que les femmes de son pays aient accès à des protections hygiéniques à bas prix. Cet homme, c’est Arunachalam Muruganantham, un indien né en 1961. Avant de vous parler de l’impact de son initiative dans la vie des femmes en Inde, j’aimerais m’arrêter sur les circonstances dans lesquelles il a commencé.
En regardant la vidéo, j’ai appris que son idée vient d’un constat : son épouse utilisait du linge sale et du papier journal en guise de protection périodique. Il faut dire que les serviettes hygiéniques disponibles en commerce étaient très chères. Soucieux de voir sa femme ainsi que toutes les autres vivre leur période menstruelle dans des conditions plus dignes et plus hygiéniques, il a décidé de fabriquer lui-même des serviettes hygiéniques.
Mais pour arriver au résultat escompté, il fallait faire des tests. Sa propre épouse et des proches ont refusé de tester les premières serviettes en coton qu’il avait fabriquées. Il proposa à d’autres femmes de tester ses inventions, mais le sujet des règles étant tabou, elles n’étaient pas très enthousiastes à l’idée d’en discuter avec lui. C’est ainsi qu’il a décidé de porter lui-même ses échantillons, en remplissant une vessie de porc avec du sang de chèvre. Ce qui lui a valu d’être traité de pervers et d’être mis en quarantaine par sa famille et sa communauté.
©Amazon.com |
Il faut le dire, en Inde et même ici au Cameroun, les femmes qui vivent dans des zones précaires n’ont pas facilement accès aux protections périodiques. La précarité menstruelle est une réalité. Elles se retrouvent ainsi exposées aux maladies à cause du recours à des solutions alternatives telles que des bouts de tissu, des copeaux de bois, de la terre ou des cendres. Par ailleurs, faute de protections périodiques, de nombreuses jeunes filles ne vont pas à l’école pendant tout le temps des règles.
©Flair.be |
©Francetvinfo.fr |