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L'année dernière, au moment où la pandémie de Covid-19 prenait le monde de court, on essayait tous de s'adapter; de vivre plus ou moins "normalement". Mais les habitudes ont changé et Internet est devenu encore plus important pour communiquer, au regard de la distanciation sociale. C'est dans ce contexte que j'ai découvert les cours de danse en ligne que proposait Carine Bahanag. J'ai trouvé que c'était une super idée, parce que ça permettait de se détendre, et d'avoir une activité physique malgré les restrictions sanitaires. Grande passionnée d'art, Carine a également participé, entre autres, à la création d'une bande dessinée de science-fiction, MULATAKO.  C'est avec beaucoup de plaisir qu'elle a accepté de répondre à mes questions, merci à elle💓
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1- Peux-tu te présenter ?
 
Je m’appelle Carine Bahanag, j’ai 31 ans, je suis artiste autrice (scénariste et chorégraphe), doctorante en anthropologie de la danse travaillant sur les danses traditionnelles camerounaises et co-CEO d’une maison d’édition spécialisée dans les contenus illustrés d’inspiration africaine : Afiri Studio. J’ai depuis longtemps pris le parti de séparer ma vie privée de ma vie professionnelle, alors je n’en parle pas dans les médias.

2- Quel est ton parcours académique et professionnel ?
 
Mon parcours académique est assez atypique. Après l’obtention de mon Bacc A4 espagnol à 17 ans,  je m’inscris en géographie à l’université de Yaoundé I, mais deux ans plus tard je suis bénéficiaire d’une bourse de formation qui me donne droit à un programme interculturel centré sur la modération et l’animation d’échanges interculturels en groupes restreints, formation qui se déroule entre l’Allemagne et le Cameroun, au sein du projet VéPik.
 
En 2010, je réussis le concours de l’ESSTIC et j’y ai suivi une formation en Communication des organisations et obtenu ma licence professionnelle en 2014. En parallèle, j’ai appris les danses sportives et effectué plusieurs compétitions de danse. J’ai remporté plusieurs distinctions et ai été sélectionnée à l’équipe nationale de danses sportives et assimilées. Je commence également à apprendre les danses traditionnelles camerounaises et obtiens un diplôme de formation délivrée par l’ancien chorégraphe du Ballet National Jean Louis Tamba.
 

Ensuite, avec ma licence professionnelle de l’ESSTIC, je m’inscris à l’Université de Yaoundé I et y soutient en master II en Arts du spectacle, précisément sur les danses traditionnelles du Cameroun. Depuis 2014, je crée et dirige la compagnie de danse Dzoe. Je mets également en place le concept "vacances en cadence", un stage de vacances artistiques pour enfants de quartiers difficiles de la ville.
 
En 2016, je suis recrutée à l’Institut Français du Cameroun (IFC) site de Yaoundé en tant que chargée de la programmation culturelle, ensuite chargée de communication. Mais mon désir de reprendre des activités artistiques et de recherches me poussent à quitter l’IFC pour entamer un doctorat en anthropologie de la danse à l’École Pratique des Hautes Études de Paris, travaillant toujours sur les danses traditionnelles camerounaises.
 
Aujourd’hui, j’ai co-fondé une entreprise d’édition, et publié une bande dessinée, Mulatako tome 2 en tant que scénariste. Je suis contente que la créatrice, porteuse du projet et illustratrice de ce Tome 2, Reine Dibussi, ait eu confiance en moi et m’ait accueilli dans l’équipe. J’ai été contactée récemment par une grande agence littéraire en France et je fais partie du catalogue de leurs artistes autrices. J’ai plusieurs projets sur le feu, mais je ne peux pas encore vous en parler, mais j’attends impatiemment de pouvoir le faire.


3- Qu’est-ce qui t’a poussé à t’intéresser à l’art ?
 
J’ai toujours été intéressée par l’art, mais ce que je ne savais pas c’est que j’en ferai mon métier.
Ma mère nous a toujours acheté des livres illustrés et des BD dans notre enfance. Au lycée, dès la sixième, je lisais tout ce qui me passait par la main. Je faisais partie des rares élèves qui fréquentaient assidument les bibliothèques de chacun des établissements secondaires ou j’ai été inscrite. Je lisais et j’écrivais aussi beaucoup : de la poésie, des nouvelles et plus tard du théâtre pour adultes et enfants. A mon entrée à l’université, j’ai fait un an au club des Arts plastiques, un an au club musique ou j’ai appris les bases de la guitare classique et la guitare bass. J’ai également appris la danse. Les danses sportives dans un premier temps et les danses traditionnelles. 
 
Cet art m’a happé et je m’y suis engagée corps et âme, ne me contentant pas seulement de la pratiquer, j’avais besoin de plus. Je voulais comprendre quand, comment, par qui et pourquoi ces danses existaient. J’ai donc entamé des recherches en arts du spectacle, puis en anthropologie de la danse. En parallèle, l’écriture a continué à m’accompagner.
Au départ, je pensais que l’omniprésence de ces arts ou de l’Art dans ma vie était la recherche d’un refuge, mais j’ai compris plus tard que c’était la recherche de ma propre voix comme ma voie. Mon moyen de partager ma perception de cette existence que nous partageons.

4- Parle-nous de ton projet de cours de danse en ligne que tu as lancé en avril 2020…As-tu d’autres projets dans ce sens ?
 
Ce projet avait autant un objectif thérapeutique d’artistique. Cette période pendant laquelle le monde vivait un moment inédit de l’histoire de l’humanité, de nombreuses personnes ont sombré dans la dépression ou étaient en voie de le faire. Le confinement était particulièrement difficile à vivre dans les pays comme la France où je vis, et cette privation de liberté jumelée à l’incertitude du sort de la planète, du fait de revoir les proches étaient trop intenses négativement. 
 
Ce projet était ma participation pour permettre aux personnes de s’évader, d’apprendre de nouvelles choses, de se connecter d’une nouvelle façon. Je voulais que cela profite au maximum de personnes, raison pour laquelle je l’ai fait gratuitement.
 
 

5- Alors tu as également travaillé sur une bande dessinée, Mulatako. Comment est né ce projet, et qu’est ce qui t’a motivé à y participer ?
 
Le projet à la base a été pensé par Reine Dibussi. Elle a  conçu l’idée originale et la première trame de l’histoire pour les 4 tomes qu’elle compte produire. Sur cette base, elle a écrit, illustré et auto-édité le tome 1. Par la suite, ayant lu les écrits que j’avais produits pendant les 4 éditions de vacances en cadence (dont je parle plus haut) elle a apprécié ma façon d’écrire du théâtre pour les enfants et m’a proposé de rejoindre l’équipe Mulatako en tant que scénariste. J’avais adoré l’histoire, j’étais bluffée par la qualité du tome 1, donc j’ai accepté avec plaisir !

Rejoignant l’équipe, j’avais également mes propres idées sur l’évolution de l’histoire. Nous avons donc commencé par retravailler ensemble la trame et l’histoire sur les 3 tomes à venir. Une fois que nous nous sommes entendues, j’ai procédé à l’écriture du scénario du tome 2. Actuellement j’ai déjà entamé l’écriture du scénario du tome 3 et espère finir le quatrième pour la fin de cette année.

6- Peux-tu nous raconter l’histoire de la bande dessinée, nous présenter l’univers, le nombre de tomes déjà disponibles, les produits dérivés…
 
Jéméa, une enfant Esprit de l’eau Jengu, apprend qu’elle doit redoubler sa classe à la Pamba, l’école d’initiation du monde des esprits de l’eau, le Ndimsi. Au même moment, le Haut Conseil des Chef·fe·s décide d’exterminer les élèves et enseignant·e·s de l’école. Mais Jéméa, sa famille et ses ami·e·s ne comptent pas se laisser faire.
 

Mulatako (qui signifie «Union») est une série de Bande Dessinées en quatre volets, inspirée du mythe de Mami-Wata. Encore appelé·e·s Miengu dans les croyances du grand groupe Sawa au Cameroun, ce mythe est aussi commun à plusieurs peuples africains et afrodescendant·e·s. Actuellement, deux tomes sont déjà disponibles à la vente, au Cameroun et dans le reste du monde. Sur le site de la maison d’édition Afiri Studio, vous pouvez également trouver des T-shirts et de posters des personnages principaux.

7- Quelles sont les outils/méthodes/applications que tu utilises pour t’organiser au quotidien ?
 
J’utilise en priorité un agenda papier. Ensuite un agenda électronique. J’utilise par ailleurs un outils appelé Trello, c’est une plateforme en ligne avec une version gratuite qui permet d’organiser son temps et d’avoir une vue d’ensemble sur les activités, les échéances, les collaborations des projets sur lesquels on travaille. J’utilise également un système de couleurs et des post-it pour ranger les activités
par secteur.

8- Sachant que ce n’est pas toujours évident, comment trouves-tu l’équilibre entre tes multiples activités et ta vie privée ?
 
Ce n’est pas facile tous les jours. Il y a des moments ou des choix difficiles doivent être faits et chaque choix est autant une nouvelle voie qu’une renonciation.
 
 
9- Quelle est ta plus grande fierté ? Ta plus grande force ?
 
Ma plus grande force est également ma plus grande fierté : une famille qui me soutient et qui m’a 
toujours soutenu dans tous mes projets.
 
 10- Quand tu ne travailles pas, quels sont tes loisirs ?
 
Les séries et les films, la lecture, le vélo et les rollers.

11- Quel regard portes-tu sur la place de la femme dans le milieu de l’entrepreneuriat, en termes de visibilité et de crédibilité ?
 
Contrairement à ce que l’on pense, les femmes ont toujours été parmi les personnes les plus entreprenantes au Cameroun. Il n’y a qu’à voir qui investit dans le secteur informel (Bayam-sallam, call box etc…). Ce qui manque surtout c’est l’accompagnement déjà de ces femmes dans le secteur informel, mais encore plus dans les secteurs formels. Il y a encore énormément de travail à faire à ce niveau. Il y a des stratégies à mettre en place déjà pour accompagner les femmes à s’y essayer. 
 
Mais je dois également reconnaitre que depuis ces deux dernières décennies, les femmes investissent de plus en plus des secteurs qui ne leur étaient pas accessibles, se battent de plus en plus dur et obtiennent des résultats. Il est donc important de soutenir, chacune à son niveau, les projets d’autres femmes par les moyens qui nous accessibles : le relai du travail, la collaboration, le financement…
 
 
 12- Où/ comment peut-on se procurer la bande dessinée Mulatako ?
 
Si vous êtes au Cameroun :
- Librairie des peuples noirs à Yaoundé
- Site internet : www.waandacomics.com

Si vous êtes en France ou ailleurs dans le monde :
- Site internet de Afiri Studio : www.afiristudio.com
- Site internet de notre partenaire et distributeur :
www.laboutiqueafricavivre.com
 
Retrouvez Carine sur Instagram: Carine Bahanag
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Il y a quelques semaines, une ancienne camarade m'a contactée pour me parler du projet d'une entrepreneure camerounaise vivant en France, me proposant de réaliser un article si j'étais intéressée. En parcourant le feed Instagram d'Africa Blossoms, j'ai été plus qu'intéressée! L'entrepreneure derrière cette marque de biscuits épicés est Fany NWAMARA, qui s'est tournée vers l'entrepreneuriat, plus précisément dans le domaine culinaire; après une carrière dans le milieu scientifique et hospitalier.  Vous voulez savoir ce qu'on s'est dit? Par ici!
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1- Peux-tu te présenter?

Je suis Fany  NWAMARA, entrepreneure; j'ai 34 ans. Je suis mariée sans enfant.

2- Quel est ton parcours académique et professionnel ?
 
Alors je suis titulaire d'un Master 2 en biologie moléculaire que j'ai obtenu à l’université Paris 6. Par la suite, j'ai été attachée de recherche clinique dans les Hôpitaux de Paris, et actuellement, je suis chef d’entreprise dans le domaine de la Pâtisserie. Demain… je ne sais pas encore.


3- Pourquoi avoir choisi l'entrepreneuriat?

Mon choix a été principalement motivé par l’envie de gérer mon temps selon mes priorités. Je voulais pouvoir choisir mes projets; avoir de la liberté, de la flexibilité.. 

4-Peux-tu nous en dire plus sur ta marque "Africa Blossoms"?

Africa Blossoms qui signifie "Fleurs d'Afrique" est la première marque de biscuits épicés qui VALORISE l'Afrique en changeant les regards sur ce continent, berceau de l'humanité. Ce, grâce à une meilleure connaissance de son histoire, de sa culture et de son art. Je crois fermement que toutes les cultures se valent et qu'il est important d'être fier de ses origines.

Nous associons différentes épices et plantes provenant d'Afrique à nos biscuits: le moringa, le gingembre, la muscade, le clou de girofle, la cannelle et le poivre. Je précise également que nos biscuits sont faits maison, sans conservateurs ni additifs; à partir d'ingrédients de qualité.

En introduisant des histoires sur l'Afrique dans nos boîtes de biscuits, nous transformons les pauses gourmandes en moments culturels, pour l'élévation intellectuelle des petits et des grands.  Chaque boîte contient 12 biscuits épicés + 1 carte sur l’histoire, l’Art ou la culture Africaine.




5- La survenue du Covid-19 avec les confinements ont-ils eu un impact sur tes activités ? Comment était ton année 2020?

Le Covid-19 et les confinements ont eu un impact sur les activités de ma marque de Wedding Cakes (gâteaux de mariage) « Paticielle ». Mais sur Africa Blossoms, non, il n'y a pas vraiment eu d'impact. 

En 2020, j’ai travaillé sur le lancement de ma marque Africa Blossoms: le produit, les recettes, le packaging, le concept, le marketing, la communication, le storytelling, la préparation du lancement par une campagne de financement participatif. Il a également fallu travailler sur la production et la livraison des 1200 biscuits commandés durant cette campagne.

C’est plutôt 2021 qui sera le vrai challenge, car il faut se faire connaître à un plus grand nombre de personnes et avoir plus de clients récurrents.

6- Quelles sont les outils/méthodes/applications que tu utilises pour faire évoluer ta marque?

Pour gérer mes activités au quotidien, j'utilise:
  • Trello pour organiser mes idées et mon planning, 
  • Mon agenda dans mon smartphone pour fixer les RDV avec des rappels sonores, 
  • Le réveil pour me lever le matin au cas où.

7- As-tu des collaborateurs ? Si oui, est-ce évident de gérer une équipe ? 

 Je viens de prendre un apprenti; ça fait tout juste un mois. C’est trop tôt pour dire quoique ce soit en ce qui concerne notre collaboration. On en reparle à la fin de l’année ? 😂

8- Tu es partie du Cameroun assez jeune; es-tu revenue depuis ? Quel est ton rapport à tes origines et aux produits Made in Cameroon ?

Oui, je suis revenue plusieurs fois. Je me force d’y revenir tous les 2-3 ans grand max. Si ce n’est pas au Cameroun, c’est en RDC que je me rends. 

Mon premier retour au Cameroun était 7 ans après mon départ pour la France. J’étais devenue une étrangère et j’écoutais trop les « on dit ». J’avais hâte de retourner en France au bout de 2-3 semaines car je n’avais pas grand chose à faire sur place. 

Mais après ma prise de conscience sur la déformation du regard que je posais sur l’Afrique, j’ai compris des choses qui m’ont fait changer d’attitude et me réapproprier ma terre natale lors de mes séjours. Mon dernier séjour en terre camerounaise c'était en 2018, j’en ai profité pour organiser un atelier de Pâtisserie et Cake Design dans le salon de ma mère à Douala.



9- Au fil du temps, on a l’impression que les femmes commencent à se lancer dans l’entrepreneuriat, et que c’est nouveau. Pourtant, les femmes, notamment en Afrique, entreprennent depuis très longtemps. Quel est ton regard sur cette question ? Les femmes entrepreneures n’ont-elles pas assez de visibilité ?

Ma mère est entrepreneure, je l’ai vu bosser à son compte depuis que je suis toute petite, comme beaucoup de femmes au Cameroun. Le problème n’est pas à ce niveau selon mon expérience. Le problème se situe sur l’accès aux outils de motivation, d’accompagnement et de financement pour les faire passer à des échelles supérieures et créer des empires. Voir grand et créer des entreprises nationales et multinationales. C’est plutôt là le problème selon moi.

10- Quelle est, selon toi, ta plus grande force ? Quel est le défaut que tu souhaites changer cette année ?

Ma plus grande force, c'est ma force de travail. 

Le défaut que j’aimerais changer est respecter mon agenda à la lettre et ne pas constamment y rajouter des choses et me disperser à cause de ma spontanéité. 



11- Si tu devais dire 3 choses absolument importantes à un(e) futur(e) entrepreneur(e), ce serait quoi ?

Je lui dirais:
  • Connais-toi,
  • Connais ton « WHY » - c'est à dire ta raison d'être, ce qui t'anime, ce qui te pousse à avancer malgré les obstacles, la raison pour laquelle tu te lèves le matin.
  • Fixer 2-3 objectifs dans l’année et reste FOCUS.
12- Comment peut-on acheter les biscuits Africa blossoms ?

Sur notre e-boutique www.africa-blossoms.com, vous pouvez choisir l’histoire que vous voulez lire (ou faire lire à quelqu’un pour lui passer subtilement un message); ainsi que la saveur de biscuits épicés que vous voulez. Vous avez le choix entre le Moringa, le gingembre et le 4 épices.


Retrouvez Fany sur Instagram: Africa Blossoms


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Les entrepreneures et moi, we are back! Pour ce retour sur le blog après une longue absence, je vous présente Prisca NGACHILI, spécialisée dans la confiserie artisanale. En 2020, au milieu de plein de turbulences, elle a créé sa marque, HAKAM Chocolate; un projet qui lui tient énormément à coeur. Elle m'a fait réaliser que rien n'est impossible quand on a de la volonté, et de la détermination. J'espère que vous découvrirez son projet et son expérience avec autant de plaisir que moi. De toutes façons, le chocolat, ça fait toujours plaisir 😋😁Bonne lecture!
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1- Peux-tu te présenter?

Je m’appelle Prisca NGACHILI, j’ai 36 ans. Je suis maman et divorcée.

2- Quel est ton parcours académique et professionnel ?
 
Mon parcours académique est atypique; j'ai arrêté mes études assez tôt. En raison d’une tragédie familiale, j’ai dû très tôt m’occuper de ma famille. Donc j’ai arrêté mes études au baccalauréat et puis j’ai commencé à travailler. Par la suite, j’ai fait des certifications bien après au Cameroun et à l’étranger.


3- Qu’est-ce qui t’a menée sur la voie de l'entrepreneuriat?

C’est la somme de beaucoup de rencontres qui m’ont menée sur la voie de l’entrepreneuriat. Quand j’ai commencé  à accompagner certains entrepreneurs et que j’ai commencé à m’intéresser à ce que les gens faisaient autour de moi au Cameroun, je me suis rendue compte qu’il y avait toujours un souci. Ça pouvait être sur le plan du packaging, de la communication, et bien d’autres aspects. 

Donc j’ai voulu tant bien que mal donner des conseils, accompagner certains entrepreneurs, et on peut dire que c’est ce qui  m’a poussé à devenir entrepreneure. Je me suis heurtée à trop de murs en voulant aider les autres à développer leur marque que je me suis dit qu’il valait mieux  développer la mienne. 

4-Quelle est la philosophie derrière ta marque, c’est quoi Hakam Chocolate concrètement ? 

Avec HAKAM Chocolate, je souhaite faire dans le luxe. En gros, je souhaite faire de la qualité. Je voudrais qu’il y ait plus d’entrepreneurs africains qui pensent à faire du luxe et de la qualité, il y a un gros marché en Afrique dans ce domaine et que nous avons tout ce qu’il faut pour conquérir ce marché.

La particularité de mon offre c’est que je suis la seule à faire ce que je fais. Au Cameroun, on n’a pas de confiseur, on n’a pas de chocolatier. Les seuls représentants dans ce domaine, ce sont des industries. Il y a quelques entrepreneurs dans le domaine de la chocolaterie qui font du chocolat, mais pour ce qui est de la confiserie, il y a tout à faire. Donc pour résumer, ma particularité est que je fais de la confiserie artisanale avec du chocolat et que je suis pratiquement l’une des seuls  à le faire pour le moment. Et il y a une vraie demande. Le souci, c’est que les gens ne font pas vraiment confiance aux marques africaines et surtout dans certains domaines, on ne fait pas confiance aux marques camerounaises.

Hakam Chocolate

5- Quelles principales difficultés as-tu rencontrées au début ? Quelles sont les difficultés actuelles ?

Pour ce qui est des difficultés, j’en suis encore à mes débuts, j’ai moins d’un an d’activité. La principale difficulté c’est faire connaitre la marque, la faire accepter, la faire adopter. Donc j’en suis encore à cette étape, à apprendre aux gens ce que c’est la différence entre la confiserie et le chocolat en lui-même, la différence entre chocolat artisanal  et le chocolat industriel. Ça change tout sur le plan qualitatif et même sur le prix. Je suis sur un terrain tout vierge, donc c’est bien mais c’est aussi difficile.

6- Quelles sont les outils/méthodes/applications que tu utilises pour faire évoluer ta marque?

Vu que je suis en terrain nouveau, ma méthodologie c’est d’essayer une méthode après l’autre. Aujourd’hui, en fonction des retours, des remarques  que j’ai eus,  je commence à comprendre plus ou moins la méthode que je dois adopter pour HAKAM. Elle n’est pas encore bien structurée, bien définie donc je ne peux pas clairement la développer. 


Hakam Chocolate


Mais disons que je fais du e-commerce ; j’ai décidé de faire une e-confiserie artisanale dans un premier temps. Déjà parce qu’en ce qui concerne les charges, c’est plus économique, vu que ce n’est pas forcément quelque chose que les gens connaissent, je limite les risques d’échec.  Par ailleurs, j’utilise tous les réseaux sociaux pour communiquer sur la marque, communiquer sur ce que je fais.

7- Comment s’est passée l’année 2020 ? Le Covid a-t-il eu un impact sur tes activités ?

Je dirai que l’année 2020 a été super bonne. Déjà parce qu’en 2020, j’ai eu tellement de difficultés, j’ai beaucoup perdu financièrement et matériellement. C’est une année qui a été extrêmement difficile et douloureuse pour moi ; j’ai été complètement ruinée. Donc HAKAM Chocolate est né durant la période du COVID-19 et la pandémie en fait m’a aidée à trouver le juste milieu, la méthode la plus juste pour développer une activité sans investir énormément.  Et le bilan que je fais de cette année, surtout vers la fin, je dirai que c’est du 30/20 😄😄. Je ne me plains pas, elle s’est terminée en beauté pour moi.

Hakam Chocolate

8- Sachant que ce n’est pas toujours évident, comment trouves-tu l’équilibre entre ta vie d’entrepreneure et ta vie privée ?

 Alors vu que je suis célibataire, pour le moment je n’ai pas véritablement de difficultés dans ce domaine. Après mon fils me soutient, c’est peut-être plus évident  de tout gérer vu qu’il est mon unique enfant. Je travaille chez moi,  je n’ai pas de difficulté particulière. C’est facile de pouvoir travailler à la maison, de m’occuper de mon fils, de développer ma marque ; je pense que c’est la meilleure chose qui me soit arrivée, de pouvoir réaliser ce projet de cette manière.

9- Quelle est ta plus grande fierté ? Ta plus grande force ?

Ma plus grande fierté c’est d’avoir commencé sans rien, avec zéro.  Avant de démarrer comme je l’ai dit avant, j’ai tout perdu. J’ai perdu ma voiture, j’étais endettée, j’ai dû fermer mon ancienne entreprise, j’ai dû me séparer de mon ancien associé, c’était catastrophique. HAKAM Chocolate, je le commence avec des dettes, donc avoir pu mettre ce projet debout à partir de rien me rend très fière. 
Ma plus grande force, c’est d’être capable de réaliser des choses seule. J’ai dû me séparer d’une bonne partie de mon entourage qui n’était pas forcément  composé des personnes qu’il me fallait, du coup ça m’a fait grandir. Donc quelque part, je me suis trouvée avec HAKAM Chocolate.

Hakam Chocolate

10- Quand tu ne travailles pas, quels sont tes loisirs ?

Mes  loisirs, vu que j’en suis encore à mes débuts, consistent à apprendre. Mes loisirs, c’est tout  ce qui tourne autour d’HAKAM Chocolate. C’est quelque chose que je fais parce que ça me plait, et aussi parce que ça me divertit. Chercher comment attirer des clients, les captiver, susciter des émotions à travers mon offre, tout ça me passionne.

11- Si tu devais donner un conseil à une personne qui veut se lancer dans l’entrepreneuriat sur la base de ton expérience, ce serait quoi ?

Mon expérience est vraiment particulière, je pense que chacun a sa propre personnalité et sa propre perception de son environnement. Je sais très bien que je sors des sentiers battus à tous les niveaux. Alors la seule chose que je pourrai dire à une personne qui veut entreprendre, c’est d’entreprendre, tout simplement.  Je n’ai pas d’autre conseil que celui-là. Fonce, si tu y crois, vas-y, fais-le.

Mais il faut s’attendre à être seul.  Si quelqu’un a vraiment le désir, une âme d’entrepreneur, rien ne pourra l’arrêter. Il va devoir essuyer beaucoup d’échecs et s’armer de beaucoup de détermination, de patience, de persévérance et de courage. Il faut être fort et ça ne s’apprend pas forcément.
Hakam Chocolate
12- Comment te contacter pour se procurer tes créations ?

Pour commander des chocolats HAKAM, vous pouvez me contacter sur Whatsapp  691 820 930 ou m’appeler simplement. Et pour avoir un aperçu de ce que je fais, de mon offre, vous pouvez visiter mes pages de réseaux sociaux : LinkedIn, Facebook, et Instagram.

Retrouvez Prisca sur Facebook:  HAKAM Chocolate

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Je crois fermement qu'on n'est jamais trop jeune pour oser et réussir. Estelle Moliphe en est une belle illustration. A 26 ans, cette jeune Camerounaise est déjà à la tête de deux start-up: Yorgam et Allô Resto. En lisant un post résumant son parcours dans l'entrepreneuriat, j'ai apprécié son dynamisme et son courage, parce que pour mettre sur pied et gérer deux activités, il en faut! Ce que j'ai retenu de nos échanges, c'est qu'elle est très déterminée, et focalisée sur ses objectifs. Bonne lecture! !
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1-Quel est ton parcours académique et professionnel ?

Je suis titulaire d'un baccalauréat série D, et au niveau supérieur, je suis diplômée en Comptabilité et Gestion des entreprises.

2- Qu’est-ce qui te passionne dans la vie?

 La transformation est ma grande passion, pouvoir prendre un produit A et le transformer en un produit B qui visuellement n'aura rien à voir avec A, c'est ça qui me passionne.


3- Qu’est-ce qui t’a motivé à te lancer dans l’entrepreneuriat ?

L'entrepreneuriat, je le pratique depuis toute petite, puisque déjà dès le primaire je vendais divers produits pour me faire mon argent de poche ( goyave, canne à sucre, mangues sucreries etc..), seulement jusqu'en 2016, je ne savais pas qu'on appelait cela entrepreneuriat. Donc j'ai toujours entrepris; en 2017, j'ai juste décidé de me lancer dans le made in Cameroon, dans l'optique de valoriser nos richesses.

4- Peux-tu nous présenter brièvement tes deux activités entrepreneuriales?

"Yorgam" est une startup de transformation de cacao , pour le moment nous avons 3 produits sur le marché: du chocolat en poudre (2500 FCFA), du beurre de cacao (2000 FCFA) et du cacao caramélisé (1000 FCFA). Plus tard, nous comptons élargir au plus notre offre de produits. "Allô Resto", quant à lui, est un service de livraison de repas. 

A l'époque où j'étais salariée, c'était assez difficile de trouver non seulement du temps pour manger mais précisément des mets traditionnels. C'est à partir de là que j'ai eu l'idée de ce service qui est là pour faciliter les choses à tous ces travailleurs qui rencontrent ces difficultés également. Allô Resto c'est aussi un mini traiteur qui offre ses services pour des cérémonies à nombre réduit d'invités (30 maximum pour le moment).




5- Raconte-nous les débuts, as-tu fait face à des difficultés ? Les financements ont-ils été évidents à trouver ?

Aucun début n'est facile, les difficultés il y en a toujours. Je n'aime pas beaucoup m'attarder dessus, parce que le plus important, c'est d'avancer. Parmi les difficultés rencontrées je peux citer: le packaging, les problèmes de pénétration du marché, les mentalités (beaucoup pensent toujours que ce qui est fait au pays est médiocre et ce qui vient de l’extérieur est meilleur).Je n'ai pas cherché de financement externe , j'ai opté volontairement pour le financement sur fonds propres. C'est plus de pression et plus de travail à abattre, mais je sais où je veux arriver donc je m'y suis lancée tout simplement.

6- Qu’est-ce qui, selon toi, fait la particularité de tes produits/services?

Je suis passionnée par chacun de mes projets et cette passion me pousse à donner à chaque fois le meilleur de moi, afin d'offrir une expérience unique à chacun de mes clients. Donc je dirais que ma particularité, c'est ma personnalité.

7- Avec combien de personnes travailles-tu ? Comment se passe la collaboration, est-ce difficile de diriger ton équipe ?

 Mon équipe n'est pas permanente pour le moment. En fonction de mes besoins, je travaille avec des collaborateurs. Ce n'est pas toujours évident quand des personnalités différentes se mettent ensemble pour bosser, mais je pense que cela est également une force.



8- Quelle est ta plus grande fierté à l’heure actuelle ?

Voir mes projets évoluer tous les jours, en donnant de l'envergure petit à petit à chacun d'eux est une fierté absolue.

9- Dans le milieu du business, as-tu déjà été heurtée à des préjugés/jugements liés à ton âge et ton sexe ?

Des préjugés liés à mon genre, oui ça arrive, mais je ne me laisse pas intimider, je sais ce que je veux et où je vais, tant que mes principes et ma dignité ne sont pas remis en cause, ça ne m'intéresse pas. Des préjugés par rapport à mon âge, je n'en subis pas vraiment parce que j'ai toujours eu une corpulence imposante. Du coup en général, à vue d'oeil, on me donne toujours plus que mon âge, et ça aide parfois. De plus, la réaction est toujours la même lorsque je donne mon âge, personne ne s'y attend.


10- Quelles sont tes astuces pour t’organiser au quotidien ?

 Je prépare ma semaine le week-end dans un agenda physique et numérique, je note tout ce qu'il y a à faire et par ordre de priorité, ça me permet d'être focus durant ma semaine.

11- Quel est ton regard sur la consommation du Made in Cameroon dans notre pays ? ?

 Je pense qu'il y a encore beaucoup de travail à abattre pour faire comprendre à nos frères et sœurs l'importance liée à la consommation du Made in Cameroon, mais une chose est sûre: les mentalités changent de plus en plus. Il y a un an, ce n'était pas ainsi, et l'an prochain ce ne sera pas pareil. Je pense qu'on avance lentement mais sûrement dans la bonne direction.


12- Comment te contacter pour avoir accès à tes produits/services ?

 Nous sommes basés à Yaoundé, et nous sommes également présents sur les réseaux sociaux. Nos contacts:  697705629 / 655788953

Retrouvez Estelle sur Facebook: YORGAM 

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 Patches est une marque que j'ai découverte en parcourant mon fil Instagram. Ce qui m'a frappé du coup, c'est le mélange harmonieux de tissus différents. Je ne savais pas qu'on pouvait être aussi stylé avec du patchwork ! En discutant avec Sharon, la créatrice, j'ai compris le concept derrière Patches et c'est vraiment intéressant. Cette jeune camerounaise de 29 ans a décidé, après son retour au Cameroun, de se lancer dans l'entrepreneuriat, bien que ça ne faisait pas partie de ses projets au départ. Découvrez son parcours, les difficultés rencontrées, et ses projets.

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1- Peux-tu nous parler de ton parcours académique et professionnel?

 J’ai obtenu mon baccalauréat en sciences biomédicales de la London Metropolitan University en 2014, suivi d’une maîtrise en santé publique de l’Université Nottingham Trent en 2015.

Compte tenu de la nature scientifique de mon baccalauréat et le cheminement de carrière potentiel en laboratoire qui va avec, il était important pour moi d’acquérir de l’expérience dans le domaine, afin non seulement d’enrichir mon curriculum vitae, mais surtout, essentiellement, pour évaluer si vraiment une carrière en laboratoire était celle que je voulais poursuivre.  

Heureusement, j’ai pu effectuer des stages d’été à la Cancer Research UK, University College London et Medical Research Council au cours de ma première, deuxième et troisième année, respectivement. Ces stages m’ont permis de réaliser qu’une carrière dans un laboratoire scientifique n’était pas ce qui me passionnait.  À la suite d’une discussion avec mon père, il est devenu évident qu’une carrière dans le domaine de la santé publique était exactement celle où je serai vraiment épanouie.


 
Après avoir terminé ma maîtrise en 2015, je suis retournée au Cameroun, où j’ai commencé à travailler en tant qu’assistante de projet pour COUNTDOWN - un projet de recherche sur les maladies tropicales négligées (MTN) au Cameroun. À la fin du projet en 2019, j’ai déménagé à Good Neighbors, une ONG sud-coréenne où je travaille actuellement en tant qu’assistante de programme, sur un projet de contrôle de NTD KOICA.

2- Qu'est ce qui t'a menée sur la voie de l'entrepreneuriat ?
 
Très souvent, quand on suit le parcours des entrepreneurs, la plupart affirment « avoir toujours su » qu’ils voulaient être entrepreneurs et démarrer une entreprise. Ce qui n’est pas mon cas. Le désir de démarrer une entreprise n’a pas toujours été dans mes projets ; j’ai toujours été plus encline à travailler dans une structure comme employée, en raison de la stabilité qui vient avec. 

En 2018, j’ai fait coudre une jupe chez mon tailleur, en utilisant une partie d’un reste de tissu parce que j’étais fascinée par l’idée de créer des pièces à partir d’un mix contrasté de tissus Ankara.  Une fois que j’ai porté ladite jupe, j’ai reçu de nombreux compliments et elle a suscité beaucoup d’intérêt, avec des personnes me demandant où je l’ai achetée. L’idée de développer une entreprise axée sur la création de pièces uniques à partir d’un mélange de tissu a traversé mon esprit, mais je n’y pensais pas beaucoup.

Un an plus tard, j’ai eu ce désir de développer une activité en dehors de mon emploi. Je voulais créer une entreprise qui allait apporter un plus aux gens ; alors j’ai immédiatement décidé de concrétiser mon idée de lancer une marque de vêtements axée sur des pièces faites à partir de mélange de tissus assortis. Ceci, après avoir réalisé que beaucoup de marques de vêtements « Afritude » au Cameroun n’offraient pas de telles pièces.  



Je fais partie de ceux qui croient qu’il faut avoir une activité parallèle ; en plus de la sécurité qu’offre un emploi de bureau. Et pour moi, le cheminement en tant qu’entrepreneur consiste essentiellement à équilibrer ces différents objectifs et devoirs, parfois contradictoires.

Par ailleurs, la nécessité de me remettre en question et de sortir de ma zone de confort pour créer la vie que je voulais pour moi-même, a été le catalyseur de mon embarquement dans ce voyage en dépit de la peur et les angoisses qui viennent avec le démarrage d’une entreprise.

3- Quelles sont tes principales passions dans la vie?

Nous trouvons une partie de notre but dans la vie, où nos passions répondent aux besoins du monde, et je crois fermement au fait que nous sommes bénis par Dieu, afin que nous puissions à notre tour bénir les autres.   Je suis passionnée par l’autonomisation des jeunes, l’éducation et le service communautaire, car je crois que c’est uniquement en étant au service les uns des autres que nous accomplissons notre but sur cette terre.

Conformément à ma passion pour l’autonomisation et l’éducation des jeunes, quelques amis et moi avons organisé un projet de retour à l’école en septembre 2018 où nous fournissions des fournitures scolaires et payions les frais de scolarité de 162 enfants défavorisés dans 4 régions du pays – Centre, Littoral, Est et Sud-Ouest. En décembre de la même année, nous avons organisé l’initiative Christmas Without Tears où nous avons fourni des produits alimentaires à 51 familles – 16 à Yaoundé et 35 à Bamenda, avec un accent mis sur les personnes déplacées en interne (PDI), à la suite de la crise anglophone en cours qui paralyse les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.

En dehors de ça, j’aime voyager et visiter de nouveaux endroits, apprendre sur les différentes cultures et découvrir de nouveaux plats. Je suis une véritable fan d’Harry Potter (c’est un univers fascinant), et j’aime regarder les drames coréens😄



4- Peux-tu nous présenter la marque Patches, c'est quoi le concept?

Patches est une marque de vêtements en ligne Made in Cameroon, offrant des vêtements sur mesure pour les femmes et les hommes. En tant que marque, nos articles sont créés à partir d’un mélange de différents tissus, avec le tissu africain / Ankara qui est le tissu de base dans la plupart de nos pièces, d’où notre slogan – Clothes with an African twist.

Notre objectif est d’être une alternative aux besoins vestimentaires des gens, en particulier ceux qui sont amateurs d’imprimés africains, indépendamment de leur localisation géographique. Nous sommes fiers de faire partie des entités qui continuent de raconter l’histoire africaine, en mettant en valeur notre créativité, notre innovation et notre diversité. 

Patches a été lancé le 26 mai 2020 avec sa première collection intitulée Premier Collection, et par la suite, la deuxième collection –  Afro-West Collection a été lancée en février 2020.  Nous travaillons actuellement sur notre prochaine collection qui devrait être lancée en septembre 2020, par la grâce de Dieu
💗

Le message clé que nous voulons associer à Patches est de porter un vêtement unique, élégant et abordable.

5- Quelles sont les matières/types de tissu que tu utilises pour confectionner tes créations ?

La principale matière utilisée dans la création de nos pièces est le tissu Ankara. Dans toutes nos pièces, vous trouverez toujours une touche de tissu Ankara ; ce qui apporte à nos pièces, comme l'indique notre slogan, la  « touche africaine».



En ce qui concerne les autres types de tissus que nous utilisons, il y a le coton, la soie, le satin, et la mousseline. Ce qui est beau quand on a une entreprise qui fait dans la mode, c’est la liberté d’expérimenter divers tissus et c’est quelque chose que nous avons toujours hâte de tester. Étant au cœur de ce que nous faisons, nous sommes impatients d’utiliser bientôt autres tissus tels que le denim, le cuir, etc.

6- Travailles-tu seule ? As-tu des collaborateurs ? Comment ça se passe, qui fait quoi, etc.
 
Une marque réussit uniquement s’il y a des personnes qui travaillent pour son succès. Je suis la propriétaire de Patches et le visage de la marque, mais je ne travaille pas du tout seule. J’ai un ensemble de collaborateurs qui veillent à ce que la vision et les valeurs de la marque soient conservées. 

Je travaille actuellement avec 7 tailleurs, dont 5 femmes et 2 hommes. Nos tailleurs masculins travaillent uniquement sur nos t-shirts masculins et féminins, tandis que les dames donnent vie à nos autres pièces.  Chaque tailleur a été sélectionné pour son souci du détail, mais surtout pour le nombre d’années passées à développer son métier.  

Nous collaborons également avec Imagenation, une agence de relations publiques et de marque qui nous soutient dans nos relations publiques.


7- Raconte-nous un peu les débuts de ton activité, c'était difficile ?

Quand j’ai effectivement décidé de lancer Patches, l’un de mes principaux soucis était la peur de l’inconnu, car j’étais sur le point d’embarquer pour ce voyage, sans aucune expérience. N’ayant aucune connaissance préalable en gestion d’entreprise, j’ai dû faire beaucoup de recherches dessus ; j’ai également travaillé sur la recherche de différents tissus, la prospection et l’acquisition de certaines connaissances avant le lancement. Bien sûr, on n’est jamais prêt à 100%, mais une fois que je me suis senti assez confiante, c’était parti.



Une fois lancée, j’ai trouvé que l’idée de Patches comme une alternative à ce qui existe déjà sur le marché a été bien reçue, heureusement. Il est vrai que j’avais une certaine appréhension étant donné que je me lançais déjà dans un domaine avec beaucoup de concurrents existants. Nonobstant, j’ai cru en mon concept et ça m’a donné la motivation pour avancer.

Je suis très reconnaissante pour le soutien que je reçois de ma famille et mes amis, qui m’ont encouragée quand je me suis lancée dans cette aventure. Leur soutien et leurs avis m’ont beaucoup boostée. 

8- Quelle est plus belle expérience en tant qu'entrepreneure?

Dans mon cas, je dirais la liberté ou l’autonomie de donner vie à ses idées. Contrairement à un emploi où vous avez des superviseurs ou des gestionnaires dont vous devez toujours exécuter les idées et attendre leur approbation ; être un entrepreneur et propriétaire d’entreprise, vous donne l’indépendance et la liberté d’explorer votre créativité.

J’aime avoir la possibilité de développer de nouvelles compétences, mais le plus gratifiant est la possibilité d’apporter une valeur-ajoutée aux autres, sous la forme d’une robe ou une jupe
😄. Recevoir des commentaires positifs de la part des clients, qui sont satisfaits de leur achat, est toujours une bonne assurance que ce que vous faites est bien.


9- Selon toi quelle est l'importance des réseaux sociaux quand on mène une activité comme la tienne ?

Que vous soyez une petite entreprise ou une organisation multinationale, je crois que vous avez besoin d’être présent sur les médias sociaux.  Avec tant de gens qui utilisent les plateformes de médias sociaux comme Instagram, Facebook et Twitter, les possibilités de tirer parti de cet accès sont infinies pour toute entreprise. Non seulement c’est un moyen rentable de gérer son marketing numérique, mais ils offrent une marge de manœuvre pour accroître la notoriété de votre marque, se connecter avec les clients existants et potentiels indépendamment de la localisation géographique, et d’accroître ses ventes.

Pour une entreprise comme Patches, qui a uniquement une présence en ligne, l’importance des RS pour nous n’est plus à démontrer. Nous utilisons nos pages Instagram et Facebook pour présenter toutes nos pièces à vendre.  Avant la naissance des médias sociaux, nous n’aurions eu d’autre choix que de créer un site Web, mais avec l’existence des médias sociaux, nous pouvons encore prospérer en toute confiance en nous installant sur nos différentes plateformes sans la pression d’avoir un site web pour le moment.

En tant que petite entreprise qui ne peut pas exploser son budget, la publicité sur les médias sociaux nous a permis d’obtenir beaucoup de valeur. Elle nous a donné de la visibilité, nous a permis d’étendre la portée de nos clients au-delà du Cameroun et de l’Afrique et d’augmenter nos ventes.
Un exemple de l’avantage d’une présence sur les médias sociaux pour nous a été lorsque nous avons lancé notre première collection en mai 2019, et notre tout premier client s’est avéré être une dame de Paris, France, qui a commandé notre jupe SOPHIA, tout simplement après s’être abonnée à notre page Instagram.




10- Que penses-tu de l'entrepreneuriat féminin au Cameroun ? Les femmes ont-elles les mêmes chances de réussite que les hommes ?

Je trouve que beaucoup plus de femmes de nos jours prennent plus de contrôle de leur vie et de leurs finances, que le nombre d’entreprises appartenant à des femmes actuellement en activité au Cameroun continue d’augmenter. C’est encourageant, car cela montre, au plus jeunes surtout, que posséder une entreprise et fournir un produit ou un service de qualité est également dans leurs cordes si elles le veulent.

Pour ce qui est des femmes qui ont les mêmes chances de réussite que les hommes, je pense que oui et non.  Le même accès est accordé aux hommes et aux femmes qui souhaitent enregistrer une entreprise au Cameroun, mais les défis que doivent relever les femmes dans les affaires sont encore nombreux. Ces défis comprennent la levée de capitaux de démarrage et l’accès au financement ,ce qui est parfois difficile car peu de femmes ont des garanties à offrir en cas de demande de prêts bancaires.

La femme d’affaires moyenne au Cameroun est également une mère et une femme, elle a donc le défi d’équilibrer la vie d’affaires et la vie de famille. Plus encore, les femmes sont plus susceptibles de harcèlement sexuel et d’intimidation lorsqu’elles traitent parfois avec des agents fiscaux, contrairement à leurs homologues masculins.

Il existe encore de nombreux stéréotypes concernant les capacités des femmes à diriger et à posséder des entreprises au Cameroun. Il y a beaucoup de femmes intelligentes,  audacieuses,  travailleuses, avant-gardistes et créatives qui dirigent des entreprises prospères au Cameroun comme Rebecca Enonchong, fondatrice d’AppsTech,  Kah  Walla, fondatrice de STRATEGIES, et tant d’autres qui continuent de faire bouger les choses et de montrer que les femmes peuvent aussi être des entrepreneures exceptionnelles, contribuant à la productivité économique non seulement de la famille, mais aussi  du pays dans son ensemble.



11- Quels sont tes projets pour ta marque ?

En tête de mon ordre du jour pour l’avenir de Patches, il y a, bien sûr, la croissance. Il s’agit de continuer à accroître notre clientèle fidèle, en restant concentrés sur l’amélioration de notre développement de produits en termes de polyvalence, de qualité et de prix abordable. Nous apprenons constamment, et notre principal souci est de s’assurer que la qualité est maintenue (produit, packaging, service client), afin d’offrir aux clients le meilleur.

Aussi, j’ai l’intention de créer un site de commerce électronique éventuellement, à travers lequel nos articles peuvent être facilement rendus accessibles à une base de clients encore plus large à travers le monde.

12- Selon toi, quelles sont les qualités pour être un bon entrepreneur ?

Pour devenir un bon entrepreneur, je crois qu’il faut d’abord et avant tout avoir foi en sa vision, son produit et en soi-même. Par ailleurs, il faut avoir la foi en Dieu et avoir confiance en lui.
Plus encore, vous devez avoir du courage, de la détermination et être motivé, parce que vous rencontrerez de nombreuses périodes sèches le long du chemin et pendant ces périodes, votre motivation est ce qui vous permettra de continuer.  Soyez cohérent parce que la lenteur des progrès est toujours meilleure que l’absence de progrès.

Sans oublier la créativité et l’organisation. La créativité est le don qui vous permet de continuer à innover et d’améliorer votre produit ou service et c’est ce qui vous distingue des autres.



Je pourrais facilement énumérer beaucoup d’autres qualités, mais si je devais en ajouter une autre, je dirais la gestion financière. Ce n’est pas quelque chose qui est inné pour beaucoup de gens, et pour la plupart d’entre nous, nous devons développer cette compétence car elle aide à gérer correctement les finances de l’entreprise. Vu que, bien sûr, vous dirigez une entreprise avec l’intention de faire des profits et pour la durabilité.

13- Comment peut-on se procurer tes créations ? 

 Il suffit de visiter nos pages de réseaux sociaux ; sur Instagram et Facebook, @patches.cmr pour voir tous nos articles en stock.  Vous pouvez nous suivre sur l’une ou l’autre des plates-formes, et nous envoyer un message pour passer une commande. De même, vous pouvez nous contacter sur WhatsApp via +237 662238120 ou par e-mail :  patchescmrinfo@gmail.com.

Bon shopping à vous, nous avons hâte de vous voir tous « #PatchedUp
😎 »

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