Depuis quelques jours, il y a un débat qui a commencé sur Twitter 237. Il faut porter le nom de son mari ou pas ? Les réponses vont dans tous les sens, mais comme vous pouvez l’imaginer, il y a le camp du oui et le camp du non. Le problème pour moi n’est pas l’adhésion à l’un ou l’autre camp. On y reviendra plus tard. Mon souci, ce sont les postures, et les arguments des uns et des autres. Je m’explique.
La première chose qui me dérange déjà, c’est que certaines personnes qui estiment qu’il ne faut pas porter le nom de son mari ont tendance à railler celles qui font ce choix. Arguments :
« Quand ça va cuire devant, pour retrouver votre nom de jeune fille, vous allez lire l’heure »
« N’est-ce pas vous voulez montrer à tout le monde que vous êtes Epse (Lire Epseuh, Ndlr) »
« C’est pour celles qui veulent à tout prix marcher avec le sacro-saint nom de leurs marieurs »
« Etc. »
Du côté des personnes qui estiment qu’il faut, une fois mariée, prendre le nom de son époux, on n’est pas tendre non plus envers le camp « adverse ». Arguments :
« Quand vous allez mourir, demandez aussi qu’on vous enterre dans le village de vos pères non. Minalmi »
« Votre féminisme là, il faut aller avec chez les blancs hein, on est en Afrique ici »
« Quand vous allez inviter les gens à votre mariage, on va mettre Monsieur et Madame qui sur les billets d’invitations ? Lol !»
« Etc. »
La réalité ici n’est pas que tel ou tel a raison ou pas. Parce que le fait est là : un grand nombre d’arguments, de chaque camp, se valent et méritent réflexion. C’est le ton qui me dérange, la recherche du conflit, le mépris de l’opinion et surtout du choix de l’autre. C’est même de ça dont il est question : le choix. La liberté de choisir ce qui nous convient, ce qu’on peut assumer, ce qui nous fait du bien, ce qui… Bref je vous laisse continuer. La logique voudrait que si je ne suis pas d’accord avec ton tweet, j’exprime respectueusement mon point de vue ou alors… Je passe comme un taxi en surcharge ! Non mais sérieusement, pourquoi rabaisser, insulter, railler ? Et même parfois, je pense que dans certains débats, si on n’a pas suffisamment d’informations sur le sujet, ou même un vécu, il vaut mieux laisser… Non ? Bon, vous pouvez ne pas laisser aussi hein, c’est toujours la liberté. Avançons.
Quid du féminisme dans tout ça ?
Je parlais déjà de cette vision du féminisme dans cet article sur Hillary Clinton et Chimananda Ngozi : être féministe c’est avant tout croire et agir en faveur de l’égalité de droits entre les hommes et les femmes. On peut être féministe et vouloir porter le nom de son mari. On peut être féministe et ne pas vouloir porter le nom de son mari. On peut être féministe et vouloir être celle qui fait la cuisine. On peut être féministe et avoir la flemme et vouloir se faire livrer à manger. On peut être féministe et se focaliser sur la précarité menstruelle. On peut être féministe et axer son combat sur l’égalité des salaires dans tous les corps de métiers. Vous suivez ? Pour moi, cette question n’a pas forcément de réponse dans le féminisme. Mais on peut y répondre selon sa vision PERSONNELLE du féminisme. N’oublions pas : chacun ses choix.
Revenons à la question de départ : Faut-il porter le nom de son mari ou pas ? Ma Réponse : FAITES CE QUE VOUS VOULEZ ET ASSUMEZ-LE ! Toutes nos décisions ont des conséquences, et c’est à chacun de gérer le retour comme on dit. The main point, c’est d’être suffisamment INFORMEE et de faire son choix en toouuuute connaissance de cause. Voilà. Le mariage est une institution, un engagement qui a des implications qui vont au-delà de la fête et du mangement. Donc je répète : INFORMEZ-VOUS !
(Et ne jugez pas ceux qui penseront autrement que vous !)
Bon c’était tout.
Zuzus