Vivre ou survivre : le coronavirus laisse-t-il le choix ?

- mai 17, 2020

Covid-19

L’année du 20 sur 20. Ce slogan, je l’ai entendu pour la première fois de la bouche de notre curé. Son optimisme était contagieux et je me rappelle m’être dit à ce moment-là que 2020 serait MON ANNEE. Je ne savais pas encore que quelques semaines plus tard, je devrais garder mon fils à la maison 24h/24, parce que la crèche va fermer. Trouver des solutions pour continuer à assurer sa garde et son bien-être tout en allant au travail. Je ne savais pas que je serai remplie d’appréhensions à l’idée de prendre les transports en commun. Je ne savais pas que je serai obligée de sortir masquée, avec mon gel hydroalcoolique dans le sac comme une arme pour me protéger d’un danger inattendu, invisible à l’œil nu mais extrêmement destructeur : le coronavirus.

Covid-19

Mais suis-je vraiment à plaindre ? Je ne pense pas. J’ai un salaire mensuel régulier et grâce au système de rotation, je ne vais pas au travail chaque jour. Que dirait cette bayam sellam, qui a autant peur de la covid-19 que moi, mais doit continuer à aller au marché, à s’exposer quotidiennement à cette maladie pour pouvoir nourrir ses enfants ? Que dirait ce mototaximan, qui doit transporter des clients malgré ses craintes, mais ne peut pas abandonner son activité parce que sa recette journalière est garante de la survie de sa famille ? Que dirait cette femme de chambre qui a perdu son emploi parce que son patron doit réduire ses effectifs pour subsister ? Que dirait cette employée qui doit continuer d’aller au travail chaque jour, qui a des difficultés à trouver quelqu’un pour garder son enfant, et dont l’employeur n’a pris aucune mesure réelle pour prévenir la contamination sur son lieu de travail?

Covid-19

Je pourrais continuer, les exemples ne manquent pas. La campagne Corolearner m'a donné l'occasion de marquer un arrêt et de penser à ces quelques cas. J'ai réalisé qu’il est temps d’apprécier ce que j’ai. Rendre grâce de pouvoir m’ajuster, ajuster mon quotidien face aux contraintes que nous impose ce virus. Beaucoup de personnes souhaitaient que le gouvernement décide d’un confinement total. Le mot confinement était même (et continue à être) utilisé à tort et à travers, un peu comme un effet de mode, pour faire genre. Mais combien de Camerounais auraient-ils pu survivre à une telle mesure ? Très peu, je pense. Parce que ça aurait été un luxe qu’un grand nombre n’aurait pas s’offrir sans en payer le prix. Comment faire le choix entre être en santé et ne rien avoir à manger ? C’est difficile. Et c'est peut-être pour ça que certains font comme si cette maladie n'existe pas.

Je n’ai pas cessé de croire que cette année sera MON ANNEE. Et elle peut être la tienne aussi. Alors fais de ton mieux chaque jour, travailles dur, restes prudent et optimiste, prends soin de ta famille. Et surtout n’oublies pas ton masque et laves-toi les mains.

Zuzus💋

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